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    C’est une grande allée à deux rangs de tilleuls.
    Les enfants, en plein jour, n’osent y marcher seuls,
             Tant elle est haute, large et sombre.
    Il y fait froid l’été presque autant que l’hiver ;
    On ne sait quel sommeil en appesantit l’air,
             Ni quel deuil en épaissit l’ombre.

    Les tilleuls sont anciens ; leurs feuillages pendants
    ...

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    J’ai vu, tels que des morts réveillés par le glas,
    Les moines, lampe en main, se ranger en silence,
    Puis pousser, comme un vol de corbeaux qui s’élance,
    Leurs noirs miserere qui plaisent au cœur las.

    Le néant dans le cloître a sonné sous mes pas ;
    J’ai connu la cellule, où le calme commence,
    D’où le monde nous semble une mêlée immense
    Dont le...

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    La Grande Ourse, archipel de l’océan sans bords,
    Scintillait bien avant qu’elle fût regardée,
    Bien avant qu’il errât des pâtres en Chaldée
    Et que l’âme anxieuse eût habité les corps ;

    D’innombrables vivants contemplent depuis lors
    Sa lointaine lueur aveuglément dardée ;
    Indifférente aux yeux qui l’auront obsédée,
    La Grande Ourse luira sur le...

  • C’est une grande allée à deux rangs de tilleuls.
    Les enfants, en plein jour, n’osent y marcher seuls,
    Tant elle est haute, large et sombre.
    Il y fait froid l’été presque autant que l’hiver ;
    On ne sait quel sommeil en appesantit l’air
    ...