• A une Demoiselle qui avoit
    les manches de sa chemise retroussées
    et sales.


    Vous qui tenez incessamment,
    Cent Amans dedans vostre manche,
    Tenez-les au moins proprement,
    Et faittes qu'elle soit plus blanche.

    Vous pouvez avecque raison,
    Usant des droits de la victoire,
    Mettre vos galans en prison ;
    Mais qu'elle ne soit pas si...

  • Non mon esprit vous n'êtes sot,
    Mais onc ne fûtes Philosophe,
    Point n'est sagesse votre lot,
    Pourtant ne manquez pas d'étoffe.

    Point trop mal vous dites le mot,
    Assez bien raillez sans déplaire,
    Or un sot ne le pourrait faire :
    Non mon esprit vous n'êtes sot.

    Mais flatter ne fut mon métier,
    Partant souffrez cette apostrophe ;
    Bien...

  • Petit jardin que j'ai planté
    Que ton enceinte sait me plaire !
    Je vois en ta simplicité,
    L'image de mon caractère.

    Pour rêver qu'on s'y trouve bien !
    Ton agrément c'est la verdure ;
    A l'art tu ne dois presque rien,
    Tu dois beaucoup à la nature.

    D'un fleuve rapide en son cours,
    Tes murs viennent toucher la rive,
    Et j'y vois s'écouler...

  • Je méditais, courbé sur un volume antique,
    Les dogmes de Platon et les lois du Portique.
    Je voulus de la vie essayer le fardeau.
    Aussi bien, j'étais las des loisirs de l'enfance,
    Et j'entrai, sur les pas de la belle espérance,
    Dans ce monde nouveau.

    Souvent on m'avait dit : " Que ton âge a de charmes !
    Tes yeux, heureux enfant, n'ont point d'amères...

  • Ce ruisseau, dont l'onde tremblante
    Réfléchit la clarté des cieux,
    Paraît dans sa course brillante
    Étinceler de mille feux ;
    Tandis qu'au fond du lit paisible,
    Où, par une pente insensible,
    Lentement s'écoulent ses flots,
    Il entraîne une fange impure
    Qui d'amertume et de souillure
    Partout empoisonne ses eaux.

    De même un passager...