• de sa chemise retroussées et sales


    Vous qui tenez incessamment
    Cent amants dedans votre manche,
    Tenez-les au moins proprement,
    Et faites qu'elle soit plus blanche.

    Vous pouvez avecque raison,
    Usant des droits de la victoire,
    Mettre vos galants en prison ;
    Mais qu'elle ne soit pas si noire !

    Mon coeur qui vous est si...

  • Mon âme, à Dieu, quoi que le coeur m'en fende,
    Et que l'Amour de partir me défende,
    Ce traître honneur veut pour me martyrer,
    Par un départ nos deux coeurs déchirer,
    Et de laisser ton bel oeil me commande.

    Je ne veux pas qu'en larmes tu t'épande,
    Et sans qu'en rien ton amour appréhende,
    Dis-moi gaiement, sans plaindre et soupirer,
    Mon âme, à...

  • Nostre Aurore vermeille
    Sommeille,
    Qu'on se taise à l'entour,
    Et qu'on ne la resveille
    Que pour donner le jour.

    Vostre beauté divine,
    Assassine
    Nos coeurs par ses beaux yeux,
    C'est la belle Lucine,
    Le chef-d'oeuvre des Cieux.

    En vous, belle Julie,
    S'allie
    La Grace et la bonté,
    Et la Vertu remplie
    D'...

  • Cinq ou six fois cette nuict en dormant,
    Je vous ay veuë en un accoustrement,
    Aupres duquel rien ne me sçauroit plaire,
    La jupe estoit d'une opale tres-claire,
    Et vostre robe estoit un diamant.

    Rien n'est si beau dessous le firmament,
    L'Astre du jour brille moins clairement,
    Et vous passiez sa lumiere ordinaire
    Cinq ou six fois.

    ...

  • Il faut finir mes jours en l'amour d'Uranie,
    L'absence ni le temps ne m'en sauraient guérir,
    Et je ne vois plus rien qui me pût secourir,
    Ni qui sût r'appeler ma liberté bannie.

    Dès long-temps je connais sa rigueur infinie,
    Mais pensant aux beautés pour qui je dois périr,
    Je bénis mon martyre, et content de mourir,
    Je n'ose murmurer contre sa...

  • Ce soir que vous ayant seulette rencontrée,
    Pour guérir mon esprit et le remettre en paix
    J'eus de vous, sans effort, belle et divine Astrée,
    La première faveur que j'en reçus jamais.

    Que d'attraits, que d'appas vous rendaient adorable !
    Que de traits, que de feux me vinrent enflammer !
    Je ne verrai jamais rien qui soit tant aimable,
    Ni vous rien...

  • Pleurez mes yeux, et vous fondez en eau,
    Toute ma joie est enclose au tombeau.
    Un jeune enfant, ma chère nourriture
    Vient d'être mis dans cette sépulture.
    Qui le croirait ! c'est le petit Rondeau.
    Je fus son père, et sa mère Isabeau.
    Ô vous jadis qui le vîtes si beau,
    Chaste Julie, après cette aventure,
    Pleurez.

    Et toi, Phébus, trace de...

  • A une Demoiselle qui avoit
    les manches de sa chemise retroussées
    et sales.


    Vous qui tenez incessamment,
    Cent Amans dedans vostre manche,
    Tenez-les au moins proprement,
    Et faittes qu'elle soit plus blanche.

    Vous pouvez avecque raison,
    Usant des droits de la victoire,
    Mettre vos galans en prison ;
    Mais qu'elle ne soit pas si...

  • Des portes du matin l'Amante de Céphale,
    Ses roses épandait dans le milieu des airs,
    Et jetait sur les cieux nouvellement ouverts
    Ces traits d'or et d'azur qu'en naissant elle étale,

    Quand la Nymphe divine, à mon repos fatale,
    Apparut, et brilla de tant d'attraits divers,
    Qu'il semblait qu'elle seule éclairait l'Univers
    Et remplissait de feux la rive...

  • ... Adieu, mon cher Ronsard ; l'abeille est votre tombe
    Fasse toujours son miel ;
    Que le baume arabic à tout jamais y tombe,
    Et la manne du ciel.
    Le laurier y verdisse avecque le lierre
    Et le mirthe amoureux ;
    Riche en mille boutons, de toutes parts l'enserre
    Le rosier odoreux,
    Le tin, le basilic, la franche marguerite,
    Et notre lis françois
    ...