Lors de ma dix-septième année,
Quand j’aimais & quand je rêvais,
Quand, par l’espérance entraînée,
J’allais, riant des jours mauvais ;
Quand l’amour, ce charmeur suprême,
Endormait le soupçon lui-même
Dans mon cœur craintif & jaloux ;
Quand je n’avais pas d’autre envie
Que de passer toute ma vie
Entre ma mère & mon époux,
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Ô les charmants nuages roses,
Les jolis prés verts tout mouillés !
Après les vilains mois moroses,
Les petits oiseaux réveillés
S’envolent aux champs dépouillés.Tout là-haut ce n’est que bruits d’ailes,
Rendez-vous, murmures, chansons ;
Aux toits courent les hirondelles,
Tandis que moineaux & pinsons
S’éparpillent dans les buissons... -
La vie est si souvent morne & décolorée,
À l’ennui l’heure lourde est tant de fois livrée
Que le corps s’engourdit,
Et que l’âme, fuyant les épreuves amères,
S’envole & vient saisir à travers les chimères
... -
Passer tout près, passer et regarder de loin,
Et frémir sans oser continuer la route,
Et refouler, de peur d’un indiscret témoin,
Ces derniers pleurs, tout prêts à couler goutte à goutte !De lourds nuages gris que l’éclair déchirait
Cachaient tout l’horizon, & les minutes brèves
S’envolaient, ô suprême & douloureux regret !
Sans que j’eusse...