Vénus non seulement me livre
Ses secrets, mais ceux de sa mère :
Jadis je regardais la mer
Comme regarderait les livres
Un enfant qui ne sait pas lire.
Vénus, sans l'aide d'une mère,
D'être venue aux cieux déments
Se vante. Il faut souffrir, déesse,
Qu'un simple élève vous démente.
M'apprendre à lire couramment
Les vagues de...
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Emprunte aux oiseaux leur auberge
Au feuillage d'ardoise tendre !
Loin des fatigues, ma cycliste,
Qui t'épanouis sur nos berges,
Future fleur comme Narcisse,
Tu sembles toi-même t'attendre !
Mais pour que nul gêneur ne vienne
Je nomme la Marne gardienne,
Ô peu chaste, de tes appâts.
La Marne fera les cent pas.
Si son eau... -
Vagues charmeuses ô peut-être votre essaim
Mouille le ramage des vieux oiseaux moqueurs
Es se moquent de nous qui perdîmes un coeur
Coeur d'or que l'océan veut garder en son sein
Faire entendre raison à des âmes pareilles
En vain vous gazouillez bijoux à ses oreilles
Cher René nous savons que c'est pure folie
Ce voyage au long cours à cause d'... -
Tu le sais, inimitable fraise des bois
Comme un charbon ardent aux doigts de qui te cueille :
Leçons et rires buissonniers
Ne se commandent pas.
Chez le chasseur qui la met en joue
L'automne pense-t-elle susciter l'émoi
Que nous mettent au coeur les plus jeunes mois ?
Blessée à mort, Nature,
Et feignant encor
D'une Ève... -
Aurore, à nul des coeurs qui saignent,
Ne vas recommander l'école
Où buissonnière on nous enseigne
La douleur plutôt que les jeux.
Un jour, en mousse se déguise
L'espiègle Vénus, et son col
Marin fait le ciel orageux ;
Demain en maîtresse d'école,
Mais marine, non buissonnière.
Ses leçons sont plus à ma guise,
Ignorante,... -
Nous à qui ne suffisaient pas nos deux mains
Pour presser vos grappes collines du Rhin
Comme d'un sein vierge on espère le lait
Aujourd'hui que nous n'avons plus soif
Une fée anonyme
Exauce le plus éphémère de nos souhaits
Elle nous change en ponts
Ivres du vin gris qui coule sous leurs arches
Quand les nymphes du Rhin
Sous nos arches... -
Quand je suis au bord de la mer
Afin de rester toujours jeune
Comme Aphrodite je déjeune
De soleil et de lune dîne
je me sens devenir ondine
Qui joyeuse où l'onde est amère
Ne souhaite pour son sommeil
Pas d'autre oreiller que les vagues
Si sur le sable le soleil
Luit, comme perdue une barque
Plus n'ai besoin de vos attraits... -
Les seins du marbre, mes fruits lourds
Arrondis par le lourd soleil,
S'ils rougissent, tout est perdu,
Je les nomme pommes d'amour.
C'est, entier, un verger marin,
À elle seule que Vénus ;
Verger par lui-même trahi !
Car Vénus, pendant son sommeil,
Nous livre ses secrets, ses fruits.
(Installé le moineau, corail
Sur ta... -
Au-dessous de zéro
Les visages sont muets
Tant mieux tu ne saurais plus dire Au revoir
La Belle saison est ailleurs On s'y fait
Et depuis que nous avons les jeux de hasard
Il a fallu mettre une rallonge à la table
En dépit du bon sens,
Ce jour fut le plus court de l'année
Divers prénoms
Un autre bien plus joli
En... -
Au regard frivoles les nues
Se refusent selon la nuit
Vers l'aurore sans plus de bruit
Dormez chère étoile ingénue
Sous les arbres de l'avenue
Les amours ne sont plus gratuits
Au regard frivoles les nues
Se refusent selon la nuit
Deux étoiles à demi nues
Semblables soeurs nées à minuit
Chacune son tour nous conduit
À...