(extrait, 4ème époque)
Enfant, j'ai quelquefois passé des jours entiers
Au jardin, dans les prés, dans quelques verts sentiers
Creusés sur les coteaux par les boeufs du village,
Tout voilés d'aubépine et de mûre sauvage,
Mon chien auprès de moi, mon livre dans la main,
M'arrêtant sans fatigue et marchant sans chemin,
TantÔt lisant, tantôt écorçant...
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Trois jours entiers, et trois entieres nuits,
Bien lentement se sont passez depuis
Que j'ay perdu la clarté souveraine
De deux Soleils, les beaux yeux de ma Reine,
Pour qui les miens souloient* estre conduits.
Sans leur objet je pleure, et je ne puis
Trouver remede au tourment où je suis,
Et chaque instant me dure en cette peine
Trois jours...