• Lorsque l’été flambant brûle la ville lasse,
    Et le peuple pointu des toits capricieux,
    Le vieux gardien du vieux beffroi suit de ses yeux
    L’ombre lente qui fait le tour de la grand’place.

    Et c’est d’abord, au jour levé,
    Les trois pignons des Trois Rois Mages,
    Laissant flotter leur triple image
    Sur les bosses du lourd pavé.

    Vers dix heures, c’...

  • Au long des cours, des impasses et des venelles

    Des vieux quartiers retraits,
    La pluie
    Semble à jamais

    Chez elle.

    Elle y tombe depuis novembre,

    Continûment, à petit bruit,
    Elle y tombe, le jour, la nuit ;
    Et nul ne sait quand elle aura fini
    De...

  • Printemps, par tes premiers beaux jours,

    Où l’on s’en va avec la simple joie
    D’aller, droit devant soi
    Toujours,
    Les champs semblent si doucement frémir à l’air
    Qu’on les dirait vierges et clairs
    Comme aux saisons les plus jeunes du monde.
    Les fleurs bonnes, les eaux profondes
    Et les mousses d’argent et d’or,...

  • Ce que je veux ? Une carafe d'eau glacée.
    Rien de plus. Nuit et jour, cette eau, dans ma pensée,
    Ruisselle doucement comme d'une fontaine.
    Elle est blanche, elle est bleue à force d'être fraîche.
    Elle vient de la source ou d'une cruche pleine.
    Elle a cet argent flou qui duvête les pêches
    Et l'étincellement d'un cristal à facettes.

    Elle est de...

  • Été : être pour quelques jours
    le contemporain des roses ;
    respirer ce qui flotte autour
    de leurs âmes écloses.

    Faire de chacune qui se meurt
    une confidente,
    et survivre à cette soeur
    en d'autres roses absente.