Ce frais matin tout à fait sobre De vent froid, de nuage errant, Est le sourire le plus franc De ce mélancolique octobre.
Lumineusement, l'herbe fume Vers la cime des châtaigniers Qui se pâment - désenfrognés Par le soleil qui les rallume. ...
|
C'est l'heure où la nuit fait avec l'aube son troc. Dans un pays lugubre, en sa plus morne zone, Précipité, profond, massif comme le Rhône Un gave étroit, muet, huileux, mou dans son choc ; Sol gris, rocs, ronce, et là, parmi les maigres aunes, Les fouillis de...
|
Près du laboureur poitrinaire, Devant sa porte, au jour tombant, Est venu s'asseoir sur son banc Le patriarche centenaire.
Et, comme le gars se désole, Dit qu'on va bientôt l'enterrer, L'ancêtre, pour le rassurer, Lui répond : " T'es jeun', ça m'...
|
Tout le sol tondu ras des solitudes plates Dans un indéfini recul, toujours plus loin, S'étale montueux de ses meules de foin Où saigne le soleil croulé qui se dilate.
Solennelle, pompeuse, avec la nuit qui poind, D'un morne extasié, leur masse rouge éclate,...
|
Qui les planta là, dans ces flaques, Au c?ur même de ces cloaques ? Aucun ne le sait, mais on croit Au surnaturel de l'endroit.
Narguant les ans et les tonnerres, Les trois grands arbres centenaires Croissent au plus creux du pays, Aussi redoutés que haïs...
|
Ce bon vieux pont, sous ses trois arches, En a déjà bien vu de l'eau Passer verte avec du galop Ou du rampement dans sa marche.
Il connaît le pas, la démarche De l'errant qui porte un ballot, Du petit berger tout pâlot Et du mendiant patriarche....
|
Le temps chauffe, ardent, radieux ; Le sol brûle comme une tôle Dans un four. Nul oiseau ne piaule, Tout l'air vibre silencieux... Si bien que la bergère a confié son rôle A son chien noir aussi bon qu'il est vieux.
Posant son tricot et sa gaule, Elle...
|
Argile toujours vierge, inburinable airain, Magicien masqué plus tyran que la femme, Art ! Terrible envoûteur qui martyrise l'âme, Railleur mystérieux de l'esprit pèlerin !
Il n'est pas de poète insoumis à ton frein Et tous ceux dont la gloire ici-bas te...
|
Fuis l'étang du mauvais pas, Crains l'ogre qu'on y soupçonne, Gare au monstre du trépas !
On dit qu'il fit ses repas Maintes fois d'une personne... Fuis l'étang du mauvais pas !
Crois-moi ! tiens ! entends ce glas ! C'est comme un avis qui sonne...
|
Les nuages traînant leurs blocs Autour du soleil qui les troue, On voit reflamboyer la roue Du moulin bâti dans les rocs.
Et la chose monstre qui tourne Noire, en son clair rutilement, Bat des mousses de diamant Dans la ruelle où l'eau s'enfourne....
|
|
|