• II

    Vision sombre ! un peuple en assassine un autre.

    Et la même origine, ô Saxons, est la nôtre !
    Et nous sommes sortis du même flanc profond !
    La Germanie avec la Gaule se confond
    Dans cette antique Europe où s'ébauche l'histoire.
    Croître ensemble, ce fut longtemps notre victoire ;
    Les deux peuples s'aidaient, couple...

  • VÉRITÉ

    Princes puissants qui trésors affinez
    Et ne finez de forger grands discors,
    Qui dominez, qui le peuple aminez,
    Qui ruminez, qui gens persécutez,
    Et tourmentez les âmes et les corps,
    Tous vos recors sont de piteux ahors ;
    Vous êtes hors d'excellence boutez :
    Pauvres gens sont à tous lieux reboutez.

    Que faites-vous, qui...

  • Ton image en tous lieux peuple ma solitude.
    Quand c'est l'hiver, la ville et les labeurs d'esprit,
    Elle s'accoude au bout de ma table d'étude,
    Muette, et me sourit.

    A la campagne, au temps où le blé mûr ondule,
    Amis du soir qui tombe et des vastes couchants,
    Elle et moi nous rentrons ensemble au crépuscule
    Par les chemins des champs.

    ...

  • On parlera de sa gloire
    Sous le chaume bien longtemps.
    L'humble toit, dans cinquante ans,
    Ne connaîtra plus d'autre histoire.
    Là viendront les villageois
    Dire alors à quelque vieille
    Par des récits d'autrefois,
    Mère, abrégez notre veille.
    Bien, dit-on, qu'il nous ait nui,
    Le peuple encor le révère,
    Oui, le révère.
    Parlez-nous de...

  • Vision sombre ! un peuple en assassine un autre.

    Et la même origine, ô Saxons, est la nôtre !
    Et nous sommes sortis du même flanc profond !
    La Germanie avec la Gaule se confond
    Dans cette antique Europe où s'ébauche l'histoire.
    Croître ensemble, ce fut longtemps notre victoire ;
    Les deux peuples s'aidaient, couple heureux, triomphant,
    Tendre, et...

  • I

    L'art, c'est la gloire et la joie.
    Dans la tempête il flamboie ;
    Il éclaire le ciel bleu.
    L'art, splendeur universelle,
    Au front du peuple étincelle,
    Comme l'astre au front de Dieu.

    L'art est un champ magnifique
    Qui plaît au coeur pacifique,
    Que la cité dit aux bois,
    Que l'homme dit à la femme,
    Que toutes les voix de l'âme...

  • Il te ressemble ; il est terrible et pacifique.
    Il est sous l'infini le niveau magnifique ;
    Il a le mouvement, il a l'immensité.
    Apaisé d'un rayon et d'un souffle agité,
    Tantôt c'est l'harmonie et tantôt le cri rauque.
    Les monstres sont à l'aise en sa profondeur glauque ;
    La trombe y germe ; il a des gouffres inconnus
    D'où ceux qui l'ont bravé ne sont...

  • Les siècles sont au peuple ; eux, ils ont le moment,
    Ils en usent. Ô lutte étrange ! Acharnement !
    Chacun à grand bruit coupe une branche de l'arbre.
    Là, des éclats d'airain, là, des éclats de marbre ;
    La colonne romaine ainsi que l'arc français
    Tombent. Que dirait-on de toi si tu faisais
    Envoler ton lion de Saint-Marc, ô Venise !
    L'histoire est...

  • C'est à coups de canon qu'on rend le peuple heureux.
    Nous sommes revenus de tous ces grands mots creux :
    - Progrès, fraternité, mission de la France,
    Droits de l'homme, raison, liberté, tolérance. -
    Socrate est fou ; lisez Lélut qui le confond ;
    Christ, fort socialiste et démagogue au fond,
    Est une renommée en somme très surfaite.
    Terre ! l'obus est Dieu...

  • Je m'étoy retiré du peuple, et solitaire
    Je tachoy tous les jours de jouir sainctement
    Des celestes vertus, que jadis justement
    Jupiter retira des yeux du populaire.

    Ja les unes venoyent devers moy se retraire,
    Les autres j'appelloy de moment en moment
    Quand l'amour traistre helas! (las trop fatalement)
    Ce fut, ô ma Pandore, en mall'heure me plaire :...