Du ciel poli comme un miroir
Pleuvent les langueurs enflammées,
Et nous suivons, au cœur du soir,
L’irréel essor des fumées.
J’adore tes gestes meurtris
Et tes prunelles embrumées…
Tu regrettes… Dans tes yeux gris
Passent et...
Du ciel poli comme un miroir
Pleuvent les langueurs enflammées,
Et nous suivons, au cœur du soir,
L’irréel essor des fumées.
J’adore tes gestes meurtris
Et tes prunelles embrumées…
Tu regrettes… Dans tes yeux gris
Passent et...
Un enfant élevé dans un pauvre village
Revint chez ses parents, et fut surpris d'y voir
Un miroir.
D'abord il aima son image ;
Et puis, par un travers bien digne d'un enfant,...
LA lune dans l’ombre
Semble un miroir clair
Élevé dans l’air
Au bout d’un bras sombre.
Quelqu’un s’est miré
Au miroir d’opale,
Et le profil pâle
Lors est demeuré.
Et plus rien n’efface
Au luisant miroir
Errant par le soir,
L’immortelle face
Dans le beau siècle d’or, quand les premiers humains,
Au milieu d’une paix profonde,
Coulaient des jours purs et sereins,
La...
Si vous lisez ceste œuvre toute entiere,
Arrestez vous, sans plus, à la matiere,
En excusant la rhythme et le langage,
Voyant que cest d'une femme l'ouvrage,
Qui n'a en soy science, ne sçavoir,
Fors un desir, que chacun puisse voir
Que fait le don de DIEU le Createur,
Quand il luy plaist justifier un cœur :
Quel est le cœur d'un homme, quant à...
Nanouk, au front, baisa sa gentille Esquimaude
Et, bien qu’il fît très froid, lui dit, d’une voix chaude
« De ce lointain Paris,
Toi qui n’as qu’une arête en guise de parure,
Je te rapporterai, pour orner ta fourrure,
...
<2>
La dernière est une des plus jolies qu'on ait faites : c'est Laïs sur le retour, consacrant son miroir dans le temple de Vénus, avec ces vers :
Je le donne à Vénus, puisqu'elle est toujours belle :
Il redouble trop mes ennuis.
Je ne saurais me voir en ce miroir fidèle,
Ni telle que j'étais, ni telle que je suis.
<1764>
Toutes les fois, miroir, que tu lui serviras
À se mettre du noir aux yeux ou sur sa joue
La poudre parfumée, ou bien dans une moue
Charmante, son carmin aux lèvres, tu diras :
« Je dormais reflétant les vers, que sur l’ivoire
Il écrivit... Pourquoi de vos yeux de velours,
De votre chair, de vos lèvres, par ces atours,
Rendre plus éclatante...
Miroir, peintre et portrait qui donnes, qui reçois,
Qui portes en tous lieux avec toi mon image,
Qui peux tout exprimer, excepté le langage,
Et pour être animé n’as besoin que de voix,
Tu peux seul me montrer, quand chez toi je me vois,
Toutes mes passions peintes sur mon visage ;
Tu suis d’un pas égal mon humeur et mon âge,
Et dans leurs changements...
Comme quand le ciel s'obscurcit
Et qu'un nuage affreux enveloppe la terre,
La tempête naissante est grosse d'un tonnerre
Qui plus il a d'obstacle et plus il s'endurcit,
On voit de tous côtés de rougeâtres ténèbres
Déployer leurs ailes funèbres,
La pluie éteint le jour et l'ombre la clarté,
Et les vents échappés de la prison d'Éole,
Rois souverains...