I
La mystique Bretagne est une bonne vieille
Dont la candeur enchante et la grâce émerveille.
Modeste, elle n’a pas toujours de ces grands airs
De cueilleuse de gui, de prêtresse des mers
Qui font que de bien loin la foule s’agenouille.
Parfois elle...
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À Jules Christophe.
L’homme, en manches de veste et, sous son chapeau noir,
A cause du soleil, ayant mis son mouchoir,
Tire gaillardement la petite voiture,
Pour faire prendre l’air à sa progéniture,
Deux bébés, l’un qui dort, l...
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Il travaille, le jour, dans un bazar tout neuf,
Criant : « Tout est à treize, et là, tout à vingt-neuf ! »
Sa casquette est la plus superbe des casquettes,
En soie, et fait valoir ses courbes rouflaquettes.
Un foulard jaune tourne autour de son cou gras
Et...
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À Démètre Perticari.
Des parfums, des fleurs, des schalls, des colliers
Dans un château vaste.
Des amants heureux sur tous les paliers,
Gens de haute caste.
Des jambons jaunis, séchant sous l’auvent...
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Le soleil de juillet flétrit la marguerite
Et pèse lourdement au front du bouton d’or.
La brise au plus profond des bois muets s’abrite :
Le soleil luit toujours, le soleil luit encor !
Dans les prés à demi desséchés, rien ne bouge ;
Pas un bruit n’interrompt le...
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Je cherchais, à l'aurore, une fleur peu connue, Pâle fille des bois et de secrets ruisseaux, Des sources de cristal aux murmurantes eaux, Enchaînèrent mes pas et surprirent ma vue.
Ô fraîche cascatelle ! En légers écheveaux, Son onde s'effilait, blanche, à la roche...
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Sonnet
Beau corps, mais mauvais caractère. Elle ne veut jamais se taire, Disant, d'ailleurs d'un ton charmant, Des choses absurdes vraiment.
N'ayant presque rien de la terre, Douce au tact comme une panthère. Il est dur d'être son amant ;...
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La lune plaquait ses teintes de zinc Par angles obtus. Des bouts de fumée en forme de cinq Sortaient drus et noirs des hauts toits pointus.
Le ciel était gris. La bise pleurait Ainsi qu'un basson. Au loin, un matou frileux et discret Miaulait d'étrange et...
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A pleine voix - midi s'exaltant au dehors Et les champs reposant - les nones sont chantées, Dans un balancement de phrases répétées Et hantantes, comme un rappel de grands remords.
Et peu à peu les chants prennent de tels essors, Les antiennes sont sur de tels...
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En automne, dans la douceur des mois pâlis, Quand les heures d'après-midi tissent leurs mailles, Au vestiaire, où les moines, en blancs surplis, Rentrent se dévêtir pour aller aux semailles,
Les coules restent pendre à l'abandon. Leur plis Solennellement droits...
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