• Baisé d’une lueur citrine
    Par un funèbre lumignon,
    Mon cœur trône dans ma poitrine
    Comme un sarcophage mignon.

    Au fond de ce cercueil étrange,
    Sur un tapis de fleurs de Mai,
    Tu dors, pauvre morte, cher ange,
    Première et seule que j’aimai !

    Un songe sans fin t’émerveille,
    Et la flamme couleur d’ennui,
    Fidèle étoile de ta nuit,
    ...

  •  
        Voici le soir… Voici l’orage aux cris amers,
        Et la foule s’assemble au fond de la chapelle
        Où l’on cherche Marie et n’espère qu’en Elle.

        O vaisseau qui se noie en l’abîme des mers,
        O Dieu ! je cherche en vain l’ombre de la chapelle,
        Voici le soir… Voici l’orage aux cris amers.

        Et dans mon cœur sévit la tempête des mers...

  •  
    D’un souvenir si doux l’erreur évanouie
    Laisse au fond de mon âme un long étonnement.
    Madame DESBORDES-VALMORE.

    La chose n’est pas nouvelle, ce n’est pas la première lois que vous
    l’éprouvez ; et si vous vivez long-temps, ce ne sera pas la dernière.
    Imitation de J.-C.

    Je te salue, ô Vierge tutélaire ;
    Ton humble autel...

  •  
        Le grand vent de la mer a quitté la chapelle.
        C’est pourquoi notre voix commune le rappelle.

        Le grand vent de la mer est las de la chapelle
        Et la détruit tout en se lamentant sur elle…

        Car il subit la loi de sa rude nature
        En la reconnaissant si terrible et si dure !

        Et voici ce que fut la chapelle où l’on prie,...

  • La chapelle ancienne est fermée,
    Et je refoule à pas discrets
    Les dalles sonnant les regrets
    De toute une ère parfumée.

    Et je t'évoque, ô bien-aimée !
    Epris de mystiques attraits :
    La chapelle assume les traits
    De ton âme qu'elle a humée.

    Ton corps fleurit dans l'autel seul,
    Et la nef triste est le linceul
    De gloire qui te vêt...

  • Et je retourne encor frileux, au jet des bruines,
    Par le délabrement du parc d'octobre. Au bout
    De l'allée où se voit ce grand Jésus debout,
    Se massent des soupçons de chapelle en ruines.

    Je refoule, parmi viornes, vipérines,
    Rêveur, le sol d'antan où gîte le hibou ;
    L'Érable sous le vent se tord comme un bambou.
    Et je sens se briser mon coeur...

  • Nous étions là deux enfants blêmes
    Devant les grands autels à franges,
    Où Sainte Marie et ses anges
    Riaient parmi les chrysanthèmes.

    Le soir poudrait dans la nef vide ;
    Et son rayon à flèche jaune,
    Dans sa rigidité d'icone
    Effleurait le grand Saint livide.

    Nous étions là deux enfants tristes
    Buvant la paix du sanctuaire,
    ...