•  
    Ces rout’ à tas d’cailloux où des beaux ch’vaux d’calèches
    S’rencontr’ avec des ân’, des perch’rons, des mulets,
    Où pass’ carriol’, patach’, tap’-culs, cabriolets
    Att’lés d’bidets pansus quand c’est pas d’ross’ ben sèches,

    Pour moi, c’est des ch’mins d’vill’, censément comm’ des rues
    Qui s’allong’raient sans fin et n’auraient pas d’pavés,
    Et tout c’...

  • Sous un ciel bas, d’un blanc triste, teinté de noir,
    Qui prend l’aspect blafard et morne d’un cilice,
    La rue étend au loin son pavé rond et lisse
    Que l’averse a rendu luisant comme un miroir.

    Quelques passants s’en vont, flanant sur le trottoir,
    Sans voir ces condamnés qui marchent au supplice :
    Des troupeaux de bœufs, dont le pied trébuche et glisse
    ...

  • Pourquoi les bœufs traînent-ils les vieux chars pesants ?
    Cela fait pitié de voir leur gros front bombé,
    leurs yeux qui ont l’air de souffrance de tomber.
    Ils font gagner le pain aux pauvres paysans.

    S’ils ne peuvent plus marcher, les vétérinaires
    les brûlent avec des drogues et des fers rouges.
    Et puis dans les champs pleins de coquelicots rouges
    ...

  •  
    Voilà ce que me dit en reniflant sa prise
    Le bon vieux laboureur, guêtré de toile grise,
    Assis sur un des bras de sa charrue, ayant
    Le visage en regard du soleil rougeoyant :

    « Ces pauv’ bêt’ d’animaux n’comprenn’ pas q’la parole.
    T’nez ! j’avais deux bœufs noirs !… Pour labourer un champ ?
    C’était pas d’leur causer ; non ! leur fallait du chant...