• O rêveuse, pour que je plonge
    Au pur délice sans chemin,
    Sache, par un subtil mensonge,
    Garder mon aile dans ta main.

    Une fraîcheur de crépuscule
    Te vient à chaque battement
    Dont le coup prisonnier recule
    L’horizon délicatement.

    Vertige ! voici que frissonne
    L’espace comme un grand baiser
    Qui, fou de naître pour personne,
    Ne...

  • Ô rêveuse, pour que je plonge
    Au pur délice sans chemin,
    Sache, par un subtil mensonge,
    Garder mon aile dans ta main.

    Une fraîcheur de crépuscule
    Te vient à chaque battement
    Dont le coup prisonnier recule
    L’horizon délicatement.

    Vertige ! voici que frissonne
    L’espace comme un grand baiser
    Qui, fou de naître pour personne,
    Ne...

  •  
    C’est un mignon jouet du siècle des marquises,
    Son brin d’ivoire est d’or et d’agate incrusté,
    Et sa feuille de gaze aux peintures exquises
    Sur un beau sein d’albâtre a souvent palpité.

    Boucher, peintre mignard de ces grâces légères,
    Sur l’azur diaphane a peint l’Amour vainqueur,
    Qui badine et folâtre autour de deux bergères
    Essayant, mais en...

  •  

    Dans le salon ancien à guipure fanée
    Où fleurit le brocat des sophas de Niphon,
    Tout peint de grands lys d’or, ce glorieux chiffon
    Survit aux bals défunts des dames de lignée.

    Mais, ô deuil triomphal ! l’autruche surannée
    S’effrange sous les pieds de bronze d’un griffon,
    Dans le salon ancien à guipure fanée
    Où fleurit le brocart des sophas...

  • Avec comme pour langage
    Rien qu’un battement aux cieux
    Le futur vers se dégage
    Du logis très précieux

    Aile tout bas la courrière
    Cet éventail si c’est lui
    Le même par qui derrière
    Toi quelque miroir a lui

    Limpide (où va redescendre
    Pourchassée en chaque grain
    Un peu d’invisible cendre
    Seule à me rendre chagrin)

    ...

  • De frigides roses pour vivre
    Toutes la même interrompront
    Avec un blanc calice prompt
    Votre souffle devenu givre

    Mais que mon battement délivre
    La touffe par un choc profond
    Cette frigidité se fond
    En du rire de fleurir ivre

    À jeter le ciel en détail
    Voilà comme bon éventail
    Tu conviens mieux qu’une fiole

    Nul n’enfermant à l...

  • Sonnet

    J'écris ici ces vers pour que, le soir, songeant
    A tous les rêves bleus que font les demoiselles,
    Vous laissiez sur vos yeux, placides lacs d'argent,
    Tournoyer ma pensée et s'y mouiller les ailes.

    Peut-être, près de vous assis, se rengorgeant,
    Quelque beau cavalier vous dit des choses telles,
    Qu'à votre indifférence une fois dérogeant...