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    On croirait que les Muses se sont retirées pour jamais,
    qu’Apollon se reviendra plus, tant ils semblent sourds à la voix
    du poète.
    VIDA , traduction de Le Batteux , ch. 2.

    Heureux qui, dans l’essor d’une verve facile,
    Soumet à ses pensers un langage docile ;
    Qui ne sent point sa voix expirer dans son sein,
    Ni la lyre...

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    Ce jour amène votre fête.
    Madame Dufrénoy.

    Muse, est-ce vous ? dans ces bois dépouillés
    Où l’Aquilon au loin gronde et murmure,
    D’un long regard, aux bosquets effeuillés,
    Vous demandez leur riante parure.
    C’est vainement. L’impitoyable hiver
    Détruit les fleurs ; mais son souffle perfide
    Vous laisse au moins ce...

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    Muses ! vous savez tout, vous Déesses ; et nous,
    Mortels, ne savons rien qui ne vienne de vous.
    ANDRÉ CHÉNIER.

     

    Messager discret et fidèle,
    Dit un jour Amour au Zéphir,
    Je veux étonner l’avenir
    Du prix que j’accorde à ton zèle !
    A mes yeux tu l’as mérité,
    Quand j’ai vu mes aveux timides
    Et les soupirs de la...

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    Dieu a ordonné à ses anges de vous garder pendant tout le
    temps de votre vie.
    Ps. 90.

    O qu’il est beau cet esprit immortel,
    Gardien sacré de notre destinée !
    Des fleurs d’Eden sa tête est couronnée,
    Il resplendit de l’éclat éternel.
    Dés le berceau sa voix mystérieuse,
    Des vœux confus d’une âme ambitieuse,
    ...

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    Oh ! blame not the Bard...

    Ne blâmez point la molle rêverie
    Qui m’aide à fuir les pensers glorieux :
    Je ne puis rien aux maux de ma patrie ;
    Je veux du moins en détourner les yeux.

    Festins, où naît l’éclatante saillie,
    Apportez-moi vos plaisirs renaissans :
    La coupe d’or, l’amour et la folie
    Vont désormais inspirer mes...

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    .... Frale barca
    Mi trovo in alto mar senza governo.
    PETRARCA. S. 88.

    Mon œil rêveur suit la barque lointaine
    Qui vient à moi, faible jouet des flots ;
    J’aime à la voir déposer sur l’arène
    D’adroits pécheurs, de joyeux matelots.
    Mais à ma voix, nulle voix qui réponde !
    La barque est vide, et je n’ose approcher.
    ...

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    Amors est-il malz ? est-il biens
    .......................................
    Sçay contre li siens carreletz
    Foibles escus, casques, borletz ;
    Mais n’est-il plante qu’en guarisse
    Nj d’encantor qui le jorisse !
    AGNES DE BRAGELONGNE.

    « Délivrez-moi de ma lourde parure ;
    Ces longs habits, cette riche coiffure,
    Doublent encor...

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    Vous qui passez près de ce monument baigné de larmes, quand
    vous descendrez chez Pluton , dites-lui : Dieu des enfers, que tu
    es jaloux de la beauté !
    ÉRINNE.

    Heureuse, ô jeunes Lesbiennes,
    La prêtresse du dieu des vers,
    Dont les vierges Ioniennes,
    Seules, inspirent les concerts !
    Heureuse celle qui sommeille
    Avant...

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    Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
    Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
    ALPH. DE LAMARTINE.

    Déjà la rapide journée
    Fait place aux heures du sommeil,
    Et du dernier fils de Vannée
    S’est enfui le dernier soleil.
    Près du foyer, seule, inactive,
    Livrée aux souvenirs puissans,
    Ma pensée erre, fugitive,...

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    Eh bien ! jeunes rivaux, que la lutte commence ;
    Oui, chantez tour à tour.
    VIRGILE, Églog., trad. de Firmin Didot.

    La pièce suivante fait allusion aux Epîtres que se sont
    adressées MM. de Lamartine et Casimir Delavigne.

    J’aime à voir dans ces chants, nobles fils du génie,
    Qu’enfantait immortels l’aveugle d’Ionie,
    L’...