Ces prunelles bleu violet,
Dans le buisson plein de murmures,
N’ont qu’un terne et laiteux reflet
Auprès du noir luisant des mûres ;
Pas de guêpe au long corselet.

Mais voici que maint oiselet
S’éveille et descend des ramures
Pour picorer, tant...

 
Au fond de cette fosse moite
D’un perpétuel suintement,
Que se passe-t-il dans la boîte,
Six mois après l’enterrement ?

Verrait-on encor ses dentelles ?
L’œil a-t-il déserté son creux ?
Les chairs mortes ressemblent-elles
À de grands ulcères...

Ma bonne petite rainette,
À toi ce rondel amical.
— Le vent hurle comme un chacal
Autour de notre maisonnette.

— Elle te guigne, la minette,
Du haut d’un vieux meuble bancal.
Ma bonne petite rainette,
À toi ce rondel amical.

Ta monotone...

 
Ce rasoir où la rouille a laissé son vestige
Par le seul souvenir arrive à me troubler,
Et sur lui, je ne peux jamais voir sans trembler
L’atmosphère de sang qui plane ou qui voltige.

Oui ! sa vue a pour moi je ne sais quel prestige !
Il m’attire, il me...

Ma chatte avait peur de cet énorme rat
Qui toutes les nuits dévalisait l’armoire,
Rongeait aussi bien le bois que le grimoire
Et fourrait partout son museau scélérat.

Lourd, il trottinait, fouilleur comme un verrat.
Tout y passait : fil, toile, velours et moire !...

 
Dans un creux sauvage et muet
Qui n’est pas connu du bluet
Ni de la chèvre au pied fluet
        Ni de personne,
Loin des sentiers des bourriquots,
Loin des bruits réveilleurs d’échos,
Un fouillis de coquelicots
        Songe et frissonne.

...

Fixe, de la queue à la tête,
La truie est là sur les cailloux.
Auprès, une vieille à genoux,
Gesticule, pleure et tempête.

Et, mains au dos, plus d’un s’arrête,
Supputant d’un air neutre et doux
Combien de lard et de saindoux
Pourrait fournir l’énorme...

 
Mon œil halluciné conserve en sa mémoire
Les reflets de la lune et des robes de moire,
Les reflets de la mer et ceux des cierges blancs
Qui brûlent pour les morts près des rideaux tremblants :
Oui, pour mon œil épris d’ombre et de rutilance,
Ils ont tant de...

 
Avant son mariage, – ô souffrance mortelle ! –
Elle me la donna sa chemise en dentelle,
Celle qu’elle avait le doux soir
Où, cédant à mes pleurs qui lui disaient : « Viens, Berthe...

Le corps prostitué de la veuve infidèle
Est maudit chaque nuit par un spectre blafard
Dont l’œillade ironique et le baiser cafard
Viennent la chatouiller comme un frôlement d’aile.

En tous lieux, et toujours, aux mois de l’hirondelle,
À l’époque du givre, au temps...