La petite rivière, bleue
Si peu que le ciel ait d’azur,
D’ici fait encore une lieue,
Puis verse au fleuve son flot pur.

Plus grande, elle serait moins douce,
Elle n’aurait pas la lenteur
Qui dans les herbes mène et pousse
Son cours délicat et chanteur...

Fraîches, d’un rose vif et pâle tour à tour,
Les heures du matin sont l’enfance du jour.
Du ciel elles ont vu la ville, leur amie,
Et donnent un baiser à la belle endormie.
Faites de transparence et de virginité,
Nul souffle impur ne touche à leur frêle beauté....

Quand je monte vers la barrière,
En laissant la ville en arrière,
Quand la rue est près de finir,
Un mirage, un décor, un rêve
Au bout de mon chemin se lève :
Voyez les collines bleuir !

Je vous connais : vous êtes Sèvres ;
Vous avez des noms doux aux...

Les champs sont comme des damiers
Teintés partout du blé qui lève.
Avril a mis sur les pommiers
Sa broderie exquise et brève.

Avant que les soleils brutaux
Aient fait jaunir l’herbe et la branche,
C’est la gloire de nos coteaux
D’avoir cette couronne...

Nez moyen. Œil très-noir. Vingt ans. Parisienne
Les cheveux bien plantés sur un front un peu bas.
Nom simple et très-joli, que je ne dirai pas.
Signe particulier : ta maîtresse, ou la mienne.

Une grâce charmante et tout à fait païenne ;
L’allure d’un oiseau qui...

Pour peu que le vent tombe ou saute, il faut la rame.
On part, à jeun souvent. C’est l’été, c’est l’hiver ;
C’est la pluie ou bien c’est, rougissant le flot vert,
Le soleil qui vous brûle au vif avec sa flamme.

Ils savent comme un cri s’étrangle dans la lame,
Et qu...

Avec ses longs cheveux bouclés, couleur de gerbe,
L’enfant était assise au milieu du blé mûr ;
Et le cœur saluait ce petit être pur
Parmi les majestés du grand été superbe.

La petite causait gravement avec l’herbe
Ce langage profond qui pour l’homme est obscur....

C’est l’antique forêt aux mille enchantements.
 
Le tilleul aux fleurs d’or embaume à plein calices,
Et la lune pensive, astre cher aux amants,
Fait germer dans mon cœur d'ineffables délices.

J’allais, et j’entendis, — poète las du jour,
Sous le fiévreux état...


...

Les bois ont dépouillé leur costume. L’été
A dû livrer au vent sa riche broderie,
Et les merles moqueurs, qui sifflaient la féérie,
Ne savent où cacher leur vol vif et heurté.

Voici venir l’hiver, ceint avec majesté
De son brouillard ainsi qu’une draperie.
Il...