Va vite, léger peigneur de comètes !
Les herbes au vent seront tes cheveux ;
De ton oeil béant jailliront les feux
Follets, prisonniers dans les pauvres têtes...
Les fleurs de tombeau qu'on nomme Amourettes
Foisonneront plein ton rire terreux...
Et les myosotis, ces fleurs d'oubliettes...
Ne fais pas le lourd : cercueils de poètes
Pour les...
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(risette)
Le plaisir te fut dur, mais le mal est facile
Laisse-le venir à son jour.
A la Muse camarde on ne fait plus d'idylle ;
On s'en va sans l'Ange - à son tour -
Ton drap connaît ta plaie, et ton mouchoir ta bile ;
Chante, mais ne fais pas le four
D'aller sur le trottoir quêter dans ta sébile,
Un sou de dégoût ou d'amour.
Tu... -
Entre deux heures du matin
et le temps
où le coeur
bat moins vite,
le jeune homme se perd, s'exalte,
et son amour est sur le monde
comme une chose dangereuse.
Ainsi le nageur qui dévoile
une âme paisible et profonde
en se livrant aux vagues creuses.
Ainsi le jeune homme insolent
se désole de la vie
comme s'il la... -
Au-dessous de zéro
Les visages sont muets
Tant mieux tu ne saurais plus dire Au revoir
La Belle saison est ailleurs On s'y fait
Et depuis que nous avons les jeux de hasard
Il a fallu mettre une rallonge à la table
En dépit du bon sens,
Ce jour fut le plus court de l'année
Divers prénoms
Un autre bien plus joli
En... -
C'est un petit chat noir effronté comme un page,
Je le laisse jouer sur ma table souvent.
Quelquefois il s'assied sans faire de tapage,
On dirait un joli presse-papier vivant.
Rien en lui, pas un poil de son velours ne bouge ;
Longtemps, il reste là, noir sur un feuillet blanc,
A ces minets tirant leur langue de drap rouge,
Qu'on fait pour essuyer les... -
VÉRITÉ
Princes puissants qui trésors affinez
Et ne finez de forger grands discors,
Qui dominez, qui le peuple aminez,
Qui ruminez, qui gens persécutez,
Et tourmentez les âmes et les corps,
Tous vos recors sont de piteux ahors ;
Vous êtes hors d'excellence boutez :
Pauvres gens sont à tous lieux reboutez.
Que faites-vous, qui... -
Couchez-vous, petit Paul ! Il pleut. C'est nuit : c'est l'heure.
Les loups sont au rempart. Le chien vient d'aboyer.
La cloche a dit : "Dormez !" et l'ange gardien pleure,
Quand les enfants si tard font du bruit au foyer.
"Je ne veux pas toujours aller dormir ; et j'aime
A faire étinceler mon sabre au feu du soir ;
Et je tuerai les loups ! Je les tuerai moi... -
intitulé "Advertissement sur les jugemens d'Astrologie,
A une studieuse Damoiselle"
Ne craignez point, plume bien fortunee
Qui vers le ciel vous allez eslevant,
Faire ruyne, Icarus ensuivant,
Qui trop haulsa l'oesle mal empennee.
Du beau soleil où estes destinee
Vous n'irez point la chaleur esprouvant,
Mais deviendrez, soubs ses... -
Mon coeur sage, fuyez l'odeur des térébinthes,
Voici que le matin frise comme un jet d'eau.
L'air est un écran d'or où des ailes sont peintes ;
Pourquoi partiriez-vous pour Nice ou pour Yeddo ?
Quel besoin avez-vous de la luisante Asie
Des monts de verre bleu qu'Hokusaï dessinait
Quand vous sentez si fort la belle frénésie
D'une averse dorant les... -
Petit nombril, que mon penser adore,
Et non mon oeil qui n'eut onques le bien
De te voir nu, et qui mérites bien
Que quelque ville on te bâtisse encore ;
Signe amoureux, duquel Amour s'honore,
Représentant l'Androgyne lien,
Combien et toi, mon mignon, et combien
Tes flancs jumeaux folâtrement j'honore !
Ni ce beau chef, ni ces yeux, ni ce...