L’homme, encore en extase, à sa première aurore,
Vit, au sein de l’Eden, la Poésie éclore ;
C’est la langue de l’Ange et la langue de Dieu,
La langue d’innocence et d’amour en tout lieu.
La Muse, avec le Prêtre, est gardienne de l’âme ;
Du temple intérieur elle entretient la flamme ;
Le vrai barde nous parle un langage divin ;
Le don de poésie...
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LE POÈTE.Ce qu’Orphée appelait « la vision des dieux »,
Chaque âme, à l’âge d’or, l’entrevoit dans les cieux ;
Chaque âme, en son exil, l’aime, l’espère et rêve,
Sous les traits de Stella, de Béatrix ou d’Eve....
Ah ! j’ai besoin de croire et j’ai besoin d’aimer !UNE VOIX MYSTÉRIEUSE.
Aime et crois ; vers le...
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LA PEAU-ROUGE.Itibapishi ma ! frère au pâle visage,
Ma mémoire, en tous lieux, a gardé ton image ;
J’ai senti, j’ai pleuré ton absence, en tous lieux ;
Le désert s’est ému de mes cris douloureux !
Loin des sombres cités, retrouvant la lumière,
Viens rajeunir ton âme à la source première !
Viens, dans la solitude, ô... -
ADRIEN À DOMINIQUE.Frère, que tant de fois j’ai vu, sous les pins verts,
Dans ton enthousiasme, improviser des vers ;
Poète, dont la Muse, en lisant l’Evangile,
Tient d’une main Horace et de l’autre Virgile ;
Et dont Barthélémy, Cosnard, Méry, Deschamps,
D’Un bravo sympathique ont salué les chants ;
Muse qu’aima toujours la Muse des... -
L’ANGE DE LA SOLITUDE.L’Esprit de Dieu jamais n’agit dans le tumulte ;
Le Paradet se plait dans le désert inculte ;
L’azur calme et brillant n’est jamais reflété
Dans le cœur orageux ou le lac agité. —
Lorsque Dieu veut parler a quelque àme embrasée
Et sur elle répandre une douce rosée,
La séparant du monde, il l’attire au désert,
Et là... -
O peuple Américain, ô grande Nation,
Près de ton Capitole, emblème d’union,
S’élève un Monument, construit avec les pierres
Qu’arrachent de leurs flancs les Etats solidaires, —
Sublime monument d’éternelle unité
Au glorieux Sauveur de notre Liberté !....
Ah ! n’oublions jamais Dieu, dont la providence
Tient l’œil toujours ouvert sur notre... -
Aimable autant qu’aimante, en sa frêle innocence,
Qu’elle est belle l’enfance et sainte en sa beauté ;
Qu’elle est pleine de grâce et de simplicité,
D’angélique candeur ! — Qu’elle est belle l’enfance !Respire-t-il un cœur assez dur et glacé
Pour qu’à l’aspect joyeux d’un bel enfant d’élite, —
Aussi chaste que l’Ange à son côté placé, —
Ce... -
Une seule âme est plus que l’univers entier :
Si ce livre aide une âme, en son essor altier ;
S’il l’aide en son attrait, l’éclairé et l’encourage ;
S’il l’arrache du monde et sauve du naufrage ;
Et si, dans son élan vers la perfection,
Elle y trouve une échelle à son ascension :
Ah ! béni soit l’Esprit qui l’a dicté, ce livre ;
J’ai fait une... -
LE BARDE ANGLO-AMÉRICAIN.Comme un monstre amphibie, enveloppé de brume,
Comme un léviathan, il avance, il écume,
Et tout tremble à sa voix, tout est saisi de peur !
Cyclope menaçant, aux poumons de vapeur,
De sa gueule enflammée il sort des étincelles ;
Et l’on doute s’il nage ; on croit qu’il a des ailes. —
Voyez-le soupirer : on dirait qu’... -
« Des hommes d’action, des hommes de logique,
Oui, voilà ce qu’il faut dans ce siècle énergique ;
Des hommes criant fort et marchant le front haut,
Des hommes positifs, oui, voilà ce qu’il faut !
A ce grand siècle, il faut des ouvriers pratiques ;
De robustes enfants, non de frêles mystiques !
Il n’a pas le loisir d’...