• Sonnet

    Je sais faire des vers perpétuels. Les hommes
    Sont ravis à ma voix qui dit la vérité.
    La suprême raison dont j'ai, fier, hérité
    Ne se payerait pas avec toutes les sommes.

    J'ai tout touché : le feu, les femmes, et les pommes ;
    J'ai tout senti : l'hiver, le printemps et l'été
    J'ai tout trouvé, nul mur ne m'ayant arrêté.
    Mais Chance,...

  • I

    Je voudrais, si ma vie était encore à faire,
    Qu'une femme très calme habitât avec moi,
    Plus jeune de dix ans, qui portât sans émoi
    La moitié d'une vie au fond plutôt sévère.

    Notre coeur à tous deux, dans ce château de verre,
    Notre regard commun, franchise et bonne foi,
    Un et double, dirait comme en soi-même : Voi !
    Et répondrait comme...

  • Grand bal sous le tamarin.
    On danse et l'on tambourine.
    Tout bas parlent, sans chagrin,
    Mathurin à Mathurine,
    Mathurine à Mathurin.

    C'est le soir, quel joyeux train !
    Chantons à pleine poitrine
    Au bal plutôt qu'au lutrin.
    Mathurin a Mathurine,
    Mathurine a Mathurin.

    Découpe comme au burin,
    L'arbre, au bord de l'eau marine,
    ...