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    Les grands chênes, pareils à de sombres amants,
    Tordent dans l’air leurs bras où pend leur chevelure,
    Et, debout sous le vent, ont la sinistre allure
    Des mornes désespoirs et des accablements.

    Comme un prince très vieux dont la tête vacille
    Sous le poids des longs jours, le bouleau maigre et blanc,
    Haut et d’argent vêtu, se dresse somnolent
    ...

  • ... C'est qu'ils portent en eux, les arbres fraternels,
    Tous les débris épars de l'humanité morte
    Qui flotte dans leur sève et, de la terre, apporte
    A leurs vivants rameaux ses aspects éternels.

    Et, tandis qu'affranchis par les métamorphoses,
    Les corps brisent enfin leur moule passager,
    L'Esprit demeure et semble à jamais se figer
    Dans l'immobilité...