Le divin Berger des monts de Phrygie
Goûte, les yeux clos, l'éternel sommeil ;
Et de son beau corps, dans l'herbe rougie,
Coule un sang vermeil.
En boucles de lin, sur la pâle joue
Qu'enviaient les fruits honneur des vergers,
Tombent, du réseau pourpré qui les noue,
Ses cheveux légers.
Voici Kythèrè, l'Amante immortelle,
Qui gémit...
-
-
Celui-ci vivra, vainqueur de l'oubli,
Par les Dieux heureux !
Sa main sûre et fine
A fait onduler sur l'onyx poli
L'écume marine.
Avec le soleil, douce, aux yeux surpris,
Telle qu'une jeune et joyeuse reine,
On voit émerger mollement Kypris
De la mer sereine.
La Déesse est nue et pousse en nageant
De ses roses seins l'onde... -
Ni sanglants autels, ni rites barbares.
Les cheveux noués d'un lien de fleurs,
Une Ionienne aux belles couleurs
Danse sur la mousse, au son des kithares.
Ni sanglants autels, ni rites barbares :
Des hymnes joyeux, des rires, des fleurs !
Satyres ni Pans ne troublent les danses.
Un jeune homme ceint d'un myrte embaumé
Conduit de la voix le... -
Les belles filles aux pressoirs
Portent sur leur tête qui ploie,
À pleins paniers, les raisins noirs ;
Les jeunes hommes sont en joie.
Ils font jaillir avec vigueur
Le vin nouveau des grappes mûres ;
Et les rires et les murmures
Et les chansons montent en choeur.
Ivres de subtiles fumées,
Les vendangeurs aux cheveux blancs
Dansent... -
Sur la montagne aux sombres gorges
Où nul vivant ne pénétra,
Dans les antres de Lipara
Hèphaistos allume ses forges.
Il lève, l'illustre Ouvrier,
Ses bras dans la rouge fumée,
Et bat sur l'enclume enflammée
Le fer souple et le dur acier.
Les tridents, les dards, les épées,
Sortent en foule de sa main ;
Il forge des lances d'...