• Au citoyen Élie MAY.

    Le peuple sent qu’il est trahi,
    C’est trop aboyer à la lune.
    L’Hôtel de Ville est envahi,
    Paris, proclame ta Commune !

    A-t-on pris à Sainte-Périne
    Tous ces dictateurs impotents ?
    Leur ton dolent, leur voix chagrine,
    Déconcertent les combattants.
    On les voit, quand la France expire,
    Reboucler...

  • Les Droits de l’Homme avaient tracé
    Son nouvel orbite à la terre.
    Ton aventure militaire
    ...

  • Toute une mer d’épis ondule et les sillons
    Portent à la famine un défi ; l’été brille,
    De chauds arômes d’ambre emplissent les rayons ;
    Les blés mûrs, pleins et lourds, attendent la faucille.
     
    Les moineaux, les mulots festinent ; les grillons
    Poussent un chœur strident comme un feu qui pétille.
    La brute...

  • Je vis à l’Hippodrome un dompteur et son fauve,
    C’était un lion roux, l’œil injecté de sang,
    Sa gueule rouge ouvrait un antre menaçant :
    Le dompteur reposait sa tête en cette alcôve.

    Je vis à la tribune un monsieur bien pensant,
    Sénateur, marguillier, propriétaire et chauve ;
    Sa spécialité : soutien de l’ordre ! il sauve ! !
    Blanc cravaté du reste et...

  • Contre une classe sans entrailles,
    Luttant pour le peuple sans pain,
    Il eut, vivant, quatre murailles,
    Mort, quatre planches de sapin !

    La chambre mortuaire était au quatrième ;
    Et la foule, à pas lents, gravissait l’escalier :
    Le Paris du travail, en blouse d’atelier,
    Des femmes, des enfants ; plus d’un visage blême.

    Ce grand...

  • À Paul AVENEL (Lice chansonnière).

    J’espérais à Fontainebleau
    Savourer les bois solitaires,
    Mais par malheur ce lieu si beau
        Grouille de militaires.

    Parmi la feuille et le granit,
    Dès l’aube en soldat malhonnête
    Réveille l’oiseau dans son nid,
        Au son de la trompette.

    Le silence étend son velours...

  • Je vis une charogne abjecte,
    Foyer de miasmes corrompus,
    Empire normal de l’insecte,
    ...

  • D’un hémisphère à l’autre, ô Globe, tu tressailles ;
    C’est notre dix-huit mars, c’est la date où Versailles,
    — Le Passé, — se rua sur Paris — l’Avenir, —
    D’un trop long héroïsme on voulait le punir.
    L’impure Babylone, énervée, enrichie,
    Que, par vingt ans d’Empire, on croyait avachie ;
    Boudoir puant le musc, et, Caserne, le schnick ;
    Où trônaient et...

  • Au citoyen PETIT-PIERRE (Lice chansonnière).

    Cloches et canons... c’est fête !
    Un brouillard couvre Paris.
    Des ombres, musique en tête,
    S’estompent sur ce fond gris.
    Quel long cortège fossile,
    Invalides et vieillards,
    C’est l’Empire qui défile,
    Défile dans les brouillards !

    Vieille et pieuse réclame !
    ...

  • « Les forts auront les droits, les faibles les devoirs ! »
    On grava sur le roc cette loi sociale
    Et l’autorité fut l’Idole colossale
    Écrasant sous son char ses croyants blancs et noirs.

    Le pontife endormeur fuma ses encensoirs
    Et la foule peina, misérable et vassale.
    Alors, l’Égalité pris sa torche et, fatale,
    Incendia la caste et brûla les manoirs....