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    Au lieu de blasphémer, apprenons à bénir !

    Gloire au Dieu juste et fort qui nous donna la vie !
    Trêve à ces chants de deuil, à ces cris d’agonie
    Dont trop souvent ma Muse attrista son berceau !
     L’homme est toujours puissant, la femme est toujours belle,
    L’enfant sourit encore au vieillard qui l’appelle,
    Le raisin à la coupe et la...

  • À André Borel.

    Pauvre bougre !
    Jules JANIN

    Là dans ce sentier creux, promenoir solitaire
            De mon clandestin mal,
    Je viens tout souffreteux, et je me couche à terre
            Comme un brute animal.
    Je viens couver ma faim, la tête sur la pierre,
            Appeler le...

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     Salut, divin triomphe ! entre dans nos murailles;
       Rends-nous ces guerriers illustrés
     Par le sang de Désille et par les funérailles
       De tant de Français massacrés.
     Jamais rien de si grand n’embellit ton entrée;
       Ni quand l’ombre de Mirabeau
     S’achemina jadis vers la voûte sacrée
       Où la gloire donne un tombeau;
     Ni quand...

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    Elève-toi, mon âme, au-dessus de toi-même :
    Voici l'épreuve de ta foi !
    Que l'impie, assistant à ton heure suprême,
    Ne dise pas : « Voyez, il tremble comme moi ! »

    La voilà, cette heure suivie
    Par l'aube de l'éternité,
    Cette heure qui juge la vie
    Et sonne l'immortalité !
    Et tu pâlirais devant elle,
    Ame à l'...

  • Le jour s'éteint sur tes collines,
    Ô terre où languissent mes pas !
    Quand pourrez-vous, mes yeux, quand pourrez-vous, hélas !
    Saluer les splendeurs divines
    Du jour qui ne s'éteindra pas ?

    Sont-ils ouverts pour les ténèbres,
    Ces regards altérés du jour ?
    De son éclat, ô Nuit ! à tes ombres funèbres
    Pourquoi passent-ils tour à tour ?

    Mon...

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    La terre n'était plus qu'une tombe fermée ;
    Masse informe et muette, éteinte, inanimée,
    Elle flottait au rang qu'elle avait occupé,
    Comme un vaisseau muet que la foudre a frappé,
    Quand la main qui le guide est tombée en poussière,
    Suit encore un moment sa rapide carrière,
    Puis chancelle et s'arrête, et de ses flancs déserts
    ...

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    Pieux servants de l'art, conservez la beauté !
    De ce moule où le monde en naissant fut jeté
    Des types merveilleux sortirent ; le poète
    Comme dans un cristal dans ses chants les reflète.
    Par le grand ouvrier tel fut l'ordre prescrit :
    Il mit les éléments sous la loi d'un esprit,
    Pour que chaque rouage, en l'immense machine,
    Remplit, sans dévier...

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    Sur l'air de la Marseillaise

    Français, volons à la victoire
    Pour détruire tous les tyrans,
    Perdons à jamais leur mémoire
    Et sur eux soyons triomphants.
    Qu'aucun danger ne nous arrête
    Avec notre mâle fierté
    Combattant pour l'égalité
    Nous sommes sûrs de leur défaite.
    Volons, jurons, de ne mourir que pour la liberté....

  • Pourquoi bondissez-vous sur la plage écumante,
    Vagues dont aucun vent n’a creusé les sillons ?
    Pourquoi secouez-vous votre écume fumante
    En légers tourbillons ?

    Pourquoi balancez-vous vos fronts que l’aube essuie,
    Forêts, qui tressaillez avant l’heure du bruit ?
    Pourquoi de vos rameaux répandez-vous en pluie
    Ces pleurs silencieux dont...

  • Salut, ô sacrés tabernacles,
    Où tu descends, Seigneur, à la voix d'un mortel!
    Salut, mystérieux autel,
    Où la foi vient chercher et son pain immortel
    Et tes silencieux oracles!

    Quand la dernière heure des jours
    A gémi dans tes vastes tours,
    Quand son dernier rayon fuit et meurt dans le dôme;
    Quand la veuve, tenant son enfant par la main,
    A...