Le soir, après avoir veillé tard sur un livre, Quand ma lampe charbonne en son cercle de cuivre, Quand au loin, dans Paris silencieux et noir, L'écho des derniers pas meurt le long du trottoir, Je sors de mon travail fiévreux, comme d'un rêve.
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La plage étincelle, fume Et retentit, vaste enclume Que les vagues et le vent Couvrent de bruit et d'écume. Je vais, selon ma coutume, Le long du galet mouvant, Les yeux au large, rêvant Quelque rêve décevant Salé de fraîche amertume. Avec leurs doux...
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Belle épousée, J'aime tes pleurs ! C'est la rosée Qui sied aux fleurs.
Les belles choses N'ont qu'un printemps, Semons de roses Les pas du Temps !
Soit brune ou blonde Faut-il choisir ? Le Dieu du monde, C'est le Plaisir.
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Quand le Soleil du soir parcourt les Tuileries Et jette l'incendie aux vitres du château, Je suis la Grande Allée et ses deux pièces d'eau Tout plongé dans mes rêveries !
Et de là, mes amis, c'est un coup d'oeil fort beau De voir, lorsqu'à l'entour la nuit répand...
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La connais-tu, Dafné, cette ancienne romance Au pied du sycomore, ou sous les lauriers blancs, Sous l'olivier, le myrte, ou les saules tremblants Cette chanson d'amour qui toujours recommence ? ...
Reconnais-tu le TEMPLE au péristyle immense, Et les citrons amers...
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qui m'avait donné son livre du Rhin
De votre amitié, maître, emportant cette preuve Je tiens donc sous mon bras "le Rhin". - J'ai l'air d'un fleuve Et je me sens grandir par la comparaison.
Mais le Fleuve sait-il lui pauvre Dieu sauvage Ce qui lui donne un...
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En voyage, on s'arrête, on descend de voiture ; Puis entre deux maisons on passe à l'aventure, Des chevaux, de la route et des fouets étourdi, L'oeil fatigué de voir et le corps engourdi.
Et voici tout à coup, silencieuse et verte, Une vallée humide et de lilas...
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I
Quand le Seigneur, levant au ciel ses maigres bras Sous les arbres sacrés, comme font les poètes, Se fut longtemps perdu dans ses douleurs muettes, Et se jugea trahi par des amis ingrats ;
Il se tourna vers ceux qui l'attendaient en bas Rêvant d'être...
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Il est un air pour qui je donnerais Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber, Un air très-vieux, languissant et funèbre, Qui pour moi seul a des charmes secrets.
Or, chaque fois que je viens à l'entendre, De deux cents ans mon âme rajeunit : C'est sous Louis...
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Quand les feux du soleil inondent la nature, Quand tout brille à mes yeux et de vie et d'amour, Si je vois une fleur qui s'ouvre, fraîche et pure, Aux rayons d'un beau jour ;
Si des troupeaux joyeux bondissent dans la plaine, Si l'oiseau chante au bois où je vais...
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