• Sur l'arc vert de la plage apaisée
    Où le matin mélodieux descend,
    Ta maison pâle entre les palmes balancées
    Est un sourire las sous un voile flottant.

    Ces longs stores sont des paupières affligées ;
    Des fleurs se meurent dans la nuit des banyans,
    Des fleurs du violet velouté si souffrant
    De tes doux yeux couleur de pensée.

    Ces lourds...

  • L'homme insulté? qui se retient
    Est, à coup sûr, doux et patient.
    Par contre, l'homme à l'humeur aigre
    Gifle celui qui le dénigre.
    Moi, je n'agis qu'à bon escient :
    Mais, gare aux fâcheux qui me scient !
    Qu'ils soient de Château-l'Abbaye
    Ou nés à Saint-Germain-en-Laye,
    Je les rejoins d'où qu'ils émanent,
    Car mon courroux est permanent.
    Ces...

  • Nous nous étalons
    Sur des étalons.
    Et nous percherons
    Sur des percherons !

    C'est nous qui bâtons,
    A coup de bâtons,
    L'âne des Gottons
    Que nous dégottons !...
    Mais nous l'estimons
    Mieux dans les timons.
    Nous nous marions
    A vous Marions
    Riches en jambons.
    Nous vous enjambons
    Et nous vous chaussons,
    Catins, tels...

  • Oui dès l'instant que je vous vis
    Beauté féroce, vous me plûtes
    De l'amour qu'en vos yeux je pris
    Sur-le-champ vous vous aperçûtes
    Ah ! Fallait-il que je vous visse
    Fallait-il que vous me plussiez
    Qu'ingénument je vous le disse
    Qu'avec orgueil vous vous tussiez
    Fallait-il que je vous aimasse
    Que vous me désespérassiez
    Et qu'enfin je m'...

  • Chaque fois que les gens découvrent son mensonge,
    Le châtiment lui vient, par la colère accru.
    " Je suis cuit, je suis cuit ! " gémit-il comme en songe.

    Le menteur n'est jamais cru.

  • (extrait)

    Arbres hospitaliers ! prêtez-leur vos ombrages ;
    Sur eux avec amour penchez vos bras amis :
    Non, par moi vos secrets ne seront point trahis.
    Et seule, chaque jour, rêvant dans ces bocages,
    Je viendrai visiter sous vos légers feuillages,
    L'asile où j'ai compté quatre faibles petits.

  • " Petite perle cristalline
    Tremblante fille du matin,
    Au bout de la feuille de thym
    Que fais-tu sur la colline ?

    Avant la fleur, avant l'oiseau,
    Avant le réveil de l'aurore,
    Quand le vallon sommeille encore
    Que fais-tu là sur le coteau ? "

  • (extrait)

    ... Quand sur les champs du soir la brume étend ses voiles,
    Lorsque, pour mieux rêver, la Nuit au vol errant,
    Sur le pâle horizon détache en soupirant
    Une ceinture d'or de sa robe d'étoiles ;

    Lorsque le crépuscule entr'ouvre, aux bords lointains,
    Du musical éther les portes nuageuses ;
    Alors, avec les vents, les âmes voyageuses
    ...

  • (extraits)

    ... Ils vont toujours. L'horizon s'ouvre immense,
    Il se gonfle, il se perd, et toujours recommence ;
    Confus, inépuisable, il s'enfuit, reculant
    L'orageuse étendue au flot étincelant.
    Et les monts sur les monts s'accumulent sans cesse ;
    Le haut plateau succède au plateau qui s'abaisse,
    Bordant de ces créneaux lugubres, désolés,
    Les...

  • (extrait)

    ... Ne crains plus d'exister ! L'avenir, c'est l'enfance !
    Le plus vieux souvenir, la plus jeune espérance,
    Sont deux frères jumeaux, aux pas silencieux,
    Qui se mirent dans l'âme en marchant dam les cieux.