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    D’où vient que l’âme humaine est ainsi disposée,
    Que jamais ses regards troublés et mécontens
    N’ont pu s’accoutumer à la marche du temps ?
    Sur l’éternel chemin-, chaque borne posée
    Nous attriste. D’où vient ? je ne sais ; mais toujours
    Le vertige nous prend avoir couler nos jours :
    Si vous reparcourez l’enclos où votre enfance
    Aspirait l’...

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    My gentle Harp ! once more I waken
    The sweetness ofthy slumbering strain.
    TH. MOORE.

    Ma douce Harpe ! j’éveille encore le charme
    de tes accords endormis.

    Pauvre harpe du barde, au lambris suspendue,
    Tu dormais, dès long-temps poudreuse et détendue.
    D’un souffle vagabond la brise de la nuit
    Sur ta corde...

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    O mon oiseau dépaysé, oiseau chéri ! la terre étrangère jouit
    de toi, et moi j’ai la douleur de ton absence.
    Chant grec, trad. de Fauriel.

    .... Toujours la France aima la Grèce.
    N.-L. LEMERCIER.

    Jeune oiseau voyageur, fils du vautour des mers
    Qui d’une aile puissante, au milieu des orages,
    A balaye les flots amers,...

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    Monts gelés et fleuris, trône des deux saisons,
    Dont le front est de glace et les pieds de gazons ;
    C’est là qu’il faut s’asseoir
    Alfred de VIGNY.

     
    Connaissez-vous ces monts dont la tête immobile
    Oppose son silence au bruit des flots mouvans ?
    Au sein de leurs rochers est un pieux asile
    Cher aux êtres souffrans.

    C...

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    .... Hopes like stars but bright to fall.
    Miss L. E. LANDON.

    Nos espérances ressemblent à ces étoiles qui ne brillent que
    pour tomber.

    Loin de moi, séduisante fée,
    Loin de moi ton prisme imposteur !
    Trop souvent ton souris menteur
    Apaisa ma plainte étouffée.
    Pourquoi te plaire à m’égarer,
    Pourquoi ces perfides...

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    Ils écoutent les concerts inconnus du cygne et de la lyre
    céleste.
    CHATEAUBRIAND.

    Ah ! nous ne sommes plus au temps où le poète
    Parlait au ciel en prêtre, à la terre en prophète !
    VICTOR HUGO.

    Sur les monts vaporeux la nuit jette ses voiles ;
    Mon œil suit lentement sa marche dans les cieux ;
    Et je vois s’avancer,...

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    .... Un jour je m’étais amusé à effeuiller une branche de saule
    sur un ruisseau, et à attacher une idée à chaque feuille que le
    courant entraînait.
    CHATEAUBRIAND.

    Un songe, un rien, tout lui fait peur.
    LA FONTAINE.

    L’air était pur ; un dernier jour d’automne,
    En nous quittant, arrachait la couronne
    Au front des bois ;...

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    Ils vous diront que vostre doulx langaige
    Les cueurs humains aliene et engaige,
    Et que l’accueil de vos doulces manières
    Peult appaiser Mars entre ses banières.

    Si vous touchez espinettes ou luz ,
    Vous appaisez les sujets d’Éolus ;
    Et si l’aller par les champs vous délecte,
    A chascun pas croist une violette.

    CLÉMENT MAROT...

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    ... J’aime à vanter la France ;
    Qu’elle accepte en tribut de périssables fleurs.
    CASIMIR DELAVIGNE.

    Qui la méconnaîtrait cette terre sacrée,
    Si chère à la valeur, des beaux-arts honorée,
    Qu’un rayon du soleil, un seul cri des combats,
    Couvre soudain de fleurs, de fruits et de soldats ;
    Qui, pareille à l’épi courbé par la tempête...

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    Ceux même à qui Germanicus était inconnu le pleureront.
    TACITE. Traduction de Dureau de Lamalle.

    Pourquoi des anciens jours réveiller la mémoire ?
    Ma voix suffirait elle à leur immense gloire ?
    Laissez, laissez dormir les antiques douleurs,
    Ne forcez point mes yeux à se mouiller de pleurs.

    Parti du fond de la Syrie,
    Quel...