Souvent, le front baissé, l'oeil hagard, sur ma route
Errant à mes côtés, j'ai rencontré le doute,
être capricieux, craintif, qui chaque fois
Changeait de vêtements, de visage et de voix.

Un jour, vieillard cynique, au front chauve, à l'oeil cave,
Le...

 
Notre barque, depuis trois jours,
Croise et lutte devant ces côtes ;
Les vagues roulantes et hautes
Sur les rocs nous poussent toujours.

Dans l'ennui de la traversée,
Alors chacun des voyageurs
Se livre aux souvenirs rongeurs
Que chacun porte en...

 
A toi, riant Létâ, mes amours sont restés,
Mais je vais voir le monde en ses variétés.
La Sagesse m'a dit, cette muse que j'aime :
« Barde, n'excluez rien du monde et de vous-même !
Il est sage, celui qui, dans de saints transports,
Fait vibrer chaque idée...

 
Si vous laissez encor les beaux genêts fleuris
Et les champs de blé noir pour aller à Paris,
Quand vous aurez tout vu dans cette grande ville,
Combien elle est superbe et combien elle est vile,
Regrettant le pays, informez-vous alors
Où du pauvre Le Brâz on...

 
Fille d’une Suissesse et d’un père Écossais,
Née en Ploe-meùr au temps où, moi, je grandissais,
Nos trois pays rivaux, Suisse, Écosse, Bretagne,
Ont soufflé dans ton cœur l’air frais de la montagne.
Lorsque tes grands yeux clairs brillent si doucement,
On...

 
J'aime une fille jolie,
Ivona, tel est son nom.
Qu'en dit-on ?
Déjà c'était ma folie
Lorsqu'elle entra, blonde enfant,
Au couvent.

Non ! Dans toute la Cornouaille,
De Lo'-Christ à Kemperlé
Sur l'Ellé,
Il n'est oeil noir qui la vaille...

 
Pieux servants de l'art, conservez la beauté !
De ce moule où le monde en naissant fut jeté
Des types merveilleux sortirent ; le poète
Comme dans un cristal dans ses chants les reflète.
Par le grand ouvrier tel fut l'ordre prescrit :
Il mit les éléments sous...

 
J'aime dans tout esprit l'orgueil de la pensée
Qui n'accepte aucun frein, aucune loi tracée,
Par delà le réel s'élance et cherche à voir,
Et de rien ne s'effraie, et sait tout concevoir ;
Mais avec cet esprit j'aime une âme ingénue,
Pleine de bons instincts...

 
I

« Christ, après deux mille ans tes temples sont déserts,
Et l'on dit que ton nom s'éteint dans l'univers ;
Partout dans nos cités ta croix chancelle et tombe ;
Quelques vieillards craintifs seuls en ornent leur tombe ;
Arbre frappé de mort, le temps...

I

 
Ô douce voix de la faiblesse,
Comme au cœur le plus dur vous entrez sans effort !
Honte à qui vous entend et lâchement s’endort !
Pour l’enfance pitié ! pitié pour la vieillesse !
Le fort cache souvent l’épine qui le blesse ;...