• Booz s'était couché de fatigue accablé ;
    Il avait tout le jour travaillé dans son aire ;
    Puis avait fait son lit à sa place ordinaire ;
    Booz dormait auprès des boisseaux pleins de blé.

    Ce vieillard possédait des champs de blés et d'orge ;
    Il était, quoique riche, à la justice enclin ;
    Il n'avait pas de fange en l'eau de son moulin ;
    Il n'avait pas d'...

  • J’ai ri d’abord.
                               J’étais dans mon champ plein de roses.
    J’errais. Âme attentive au clair-obscur des choses,
    Je vois au fond de tout luire un vague flambeau.
    C’était le matin, l’heure où le bois se fait beau,
    Où la nature semble une immense prunelle
    Éblouie, ayant Dieu presque visible en elle.
    Pour faire fête à l’aube, au bord...

  • C’est à coups de canon qu’on rend le peuple heureux.
    Nous sommes revenus de tous ces grands mots creux :
    — Progrès, fraternité, mission de la France,
    Droits de l’homme, raison, liberté, tolérance. ―
    Socrate est fou ; lisez Lélut qui le confond ;
    Christ, fort socialiste et démagogue au fond,
    Est une renommée en somme très surfaite.
    Terre ! L’obus est...

  • XL

    Quand je rêve sur la falaise,
    Ou dans les bois, les soirs d’été,
    Sachant que la vie est mauvaise,
    Je contemple l’éternité.

    À travers mon sort mêlé d’ombres,
    J’aperçois Dieu distinctement,
    Comme à travers des branches...

  • La calomnie immonde et qu’on jette en courant
    Et dont on nous lapide,
    Traverse, sans troubler son calme transparent,
    Le flot d’un cœur limpide.

    Vile, engloutie au fond de l’âme, loin du jour,
    Stagnante, elle s’efface,
    Et la candeur, la paix, l’espérance et l’amour
    Restent à la surface.

    Et les rêves sereins, la foi qui nous sourit,
    La...

  •  
    Sur ce palmier qui te balance,
    Dors, tendre fruit de mon amour ;
    Mes bras, quelques instants, ont porté ton enfance,
    Ce fragile palmier te soutient à son tour ;
    Ainsi me berçait l’espérance.
    Dors en paix sur ce frêle appui.
    Si le vent vient gémir sur ta tombe légère,
    Le vent te dira que ta mère
    Gémit sans cesse comme lui.
    Aussi...

  • XIII

    Ainsi les nations les plus grandes chavirent !
    C'est à l'avortement que tes travaux servirent,
    O peuple ! et tu dis : Quoi ! pour cela nous restions
    Debout toute la nuit sur les hauts bastions !
    C'est pour cela qu'on fut brave, altier, invincible,
    Et que, la Prusse étant la flèche, on fut la cible ;
    C'est pour cela qu'on fut héros, qu'on fut...

  •  
    Argos. La cour du palais.

    CASSANDRE SUR UN CHAR. CLYTEMNESTRE. LE CHOEUR
     

    LE CHŒUR.

    ...

  •  
    D’attraits ravissants pourvue,
    Seule, elle réunit tout ;
    Ses appas charment la vue,
    Et chacun vante son goût.
    Sa peau, veloutée et fraîche,
    Joint toujours la rose au lis :
    Ce pourrait être Phyllis,
    Si ce n’était une pêche.

    V. D’AUVERNEY.

    [Le Conservateur littéraire, 17 juin 1820.]

  • XIX

    Enfants, beaux fronts naïfs penchés autour de moi,
    Bouches aux dents d’émail disant toujours : Pourquoi ?
    Vous qui, m’interrogeant sur plus d’un grand problème,
    Voulez de chaque chose, obscure pour moi-même,
    Connaître le vrai sens...