Aimez, suivez l'Amour, gentes fillettes :
C'est un grand dieu ; soyez à lui sujettes.
N'en doutez point, Amour vous maintiendra
Heureusement, et tout bien vous viendra.
Amour est noble et plus fort que les rois ;
Les princes grands avec tous leur barnois
Sont tous contraints sous lui leur chef baisser,
Et son pouvoir haut et clair confesser.
C'est...
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Ô vraie amour, dont je suis prise,
Comment m'as-tu si bien apprise,
Que de mon jour tant me contente,
Que je n'en espère autre attente,
Que celle de ce doux amer,
Pour me guérir du mal d'aimer ?
Du bien j'ai eu la jouissance,
Dont il m'a donné connaissance
Pour m'assurer de l'amitié,
De laquelle il tient la moitié :
Doncques est-il... -
LE PREMIER POSTE
Amour, craignant qu'ayez abandonné
Lui et son train, en éloignant sa cour,
Soudainement m'a ce paquet donné,
Me commandant par le chemin plus court
Vous faire entendre, ainsi que le bruit court,
Qu'il n'y aura de vous belle ni laide
- Si ainsi est - qu'il ne laisse tout court
Pleurer en vain son secours et son aide.
... -
Point ne se faut sur Amour excuser,
Comme croyant qu'il ait forme, et substance
Pour nous pouvoir contraindre et amuser,
Voire forcer à son obéissance :
Mais accuser notre folle plaisance
Pouvons-nous bien, et à la vérité,
Par qui un coeur plein de légèreté
Se laisse vaincre, ou à gain, ou à perte,
Espérant plus, que n'aura mérité
Son amitié de... -
L'Amour l'a de l'Olympe icy bas fait descendre ;
L'amour l'a fait de l'homme endosser le peché ;
L'amour luy a des-jà tout son sang fait espandre ;
L'amour l'a fait souffrir qu'on ait sur luy craché ;
L'amour a ces haliers à son chef attaché ;
L'amour fait que sa Mere à ce bois le void pendre ;
L'amour a dans ses mains ces rudes cloux fiché ;
L'amour le... -
Est-ce plaisir d'incertaine asseurance,
Contentement de crainctifve espérance ?
Est-ce douleur ou présente ou passée ?
Ce que je sens vient il de ma pensée,
De cueur forcé, ou désir vouluntaire ?
Seray je bien forte asses pour le taire ?
Me seroit il possible de le dire ?
En le disant, puis je servir ou nuyre
Au dangereux cours de ma passion,
... -
Il est vrai, mon amour était sujet au change,
Avant que j'eusse appris d'aimer solidement,
Mais si je n'eusse vu cet astre consumant,
Je n'aurais point encor acquis cette louange.
Ore je vois combien c'est une humeur étrange
De vivre, mais mourir, parmi le changement,
Et que l'amour lui-même en gronde tellement
Qu'il est certain qu'enfin, quoi qu'... -
Amour, si de tout temps tu m'as trouvé fidèle,
Amour, si de tout temps je t'ai tant révéré,
Amour, si pour jamais et tant que je pourrai,
Je serai ton soudard targué de ta rondelle,
Madame fais-moi voir, fais que j'approche d'elle
A mon aise et plaisir, ce que j'ai désiré
Depuis jà tant de jours, sans que m'ait éclairé
A mon aise et souhait sa... -
Vous qui voulez savoir que c'est que de l'amour,
Je le vous vais ici tout maintenant décrire.
C'est un vrai doux amer, c'est un triste sourire ;
C'est l'aigle du Caucase et le bourreau vautour.
C'est sans cesse espérer et craindre tour à tour ;
C'est plaindre son malheur et se plaire au martyre ;
C'est sans cesse louer, c'est sans cesse médire ;
C... -
D'être amoureux n'ai plus intention,
C'est maintenant ma moindre affection,
Car celle-là, de qui je cuidais être
Le bien-aimé, m'a bien fait apparaître
Qu'au fait d'amour n'y a que fiction.
Je la pensais sans imperfection,
Mais d'autre ami a pris possession :
Et pour ce, plus ne me veux entremettre
D'être amoureux.
Au temps présent par...