À Monsieur de Termes
Ode
Enfin, Termes, les ombrages 
Reverdissent dans les bois, 
L'hiver et tous ses orages 
Sont en prison pour neuf mois ; 
Enfin la neige et la glace 
Font à la verdure place, 
Enfin le beau temps reluit, 
Et Philomèle, assurée 
De la fureur de Térée, 
Chante aux forêts jour et nuit.
Déjà les...
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  Ode 
 Bussy, nostre Printemps s'en va presque expiré,
 Il est temps de joüyr du repos asseuré,
 Où l'âge nous convie.
 Fuyons donc ces grandeurs qu'incensez nous suivons
 Et sans penser plus loin joüissons de la vie
 Tandis que nous l'avons.
 Donnons quelque relasche à nos travaux passez,
 Ta valeur et mes vers ont eu du nom assez
 Dans le...
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  Au temps de Ver qu'un chacun prend plaisance 
 A écouter la musique accordance
 Des oisillons qui par champs, à loisir,
 A gergonner prennent joie et plaisir
 Voyant les fleurs en verdures croissantes,
 Arbres vêtus de feuilles verdoyantes,
 Prendre Cérès sa robe jà couverte
 Totalement de branche ou herbe verte,
 Dame Nature aorner les branchettes
 ...
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  Sous la lune bleue aux caresses molles, 
 Par le clair obscur des bois épineux,
 Le Printemps s'avance aux sons lumineux
 Des flûtes mêlées aux voix des citholes.
 Entre des fronts blancs nimbés d'auréoles
 Et des yeux rieurs d'enfants curieux,
 Il passe à pas lents et mystérieux,
 Et sur ses pieds nus pleuvent des corolles.
 Cresson argenté,...
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  Bien moustrez, Printemps gracieux, 
 De quel mestier savez servir,
 Car Yver fait cueurs ennuieux,
 Et vous les faictes resjouir.
 Si tost comme il vous voit venir,
 Lui et sa meschant retenue
 Sont contrains et prestz de fuir
 A vostre joyeuse venue.
 Yver fait champs et arbres vieulx,
 Leurs barbes de neige blanchir,
 Et est si froit, ort...
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  J'ai passé mon printemps, mon été, mon automne ; 
 Voici le triste hiver qui vient finir mes voeux ;
 Déjà de mille vents le cerveau me bouillonne ;
 J'ai la face ridée et la neige aux cheveux.
 D'un pas douteux et lent, à trois pieds je chemine,
 Appuyant d'un bâton mes membres languissants,
 Mes reins n'en peuvent plus, et ma débile échine
 Se courbe...
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  Il est des jours - avez-vous remarqué ? - 
 Où l'on se sent plus léger qu'un oiseau,
 Plus jeune qu'un enfant, et, vrai ! plus gai
 Que la même gaieté d'un damoiseau.
 L'on se souvient sans bien se rappeler...
 Évidemment l'on rêve, et non, pourtant.
 L'on semble nager et l'on croirait voler.
 L'on aime ardemment sans amour cependant
 Tant est léger...
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  Vallée au nord, onduleuse prairie, 
 Déserts charmants, mon coeur, formé pour vous,
 Toujours vous cherche en sa mélancolie.
 A ton aspect, solitude chérie,
 Je ne sais quoi de profond et de doux
 Vient s'emparer de mon âme attendrie.
 Si l'on savait le calme qu'un ruisseau
 En tous mes sens porte avec son murmure,
 Ce calme heureux que j'ai, sur la...
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  Le ciel est pur, la lune est sans nuage : 
 Déjà la nuit au calice des fleurs
 Verse la perle et l'ambre de ses pleurs ;
 Aucun zéphyr n'agite le feuillage.
 Sous un berceau, tranquillement assis,
 Où le lilas flotte et pend sur ma tête,
 Je sens couler mes pensers rafraîchis
 Dans les parfums que la nature apprête.
 Des bois dont l'ombre, en ces prés...
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  Et puis, c'est oublié. 
 Ai-je pensé, vraiment, ces choses-là ?
 Bon soleil, te voilà
 Sur les bourgeons poisseux qui vont se déplier.
 Le miracle est partout.
 Le miracle est en moi qui ne me souviens plus.
 Il fait clair, il fait gai sur les bourgeons velus ;
 Il fait beau - voilà tout.
 Je m'étire, j'étends mes bras au bon soleil
 Pour qu...
