• J’ai laissé de mon sein de neige
    Tomber un œillet rouge à l’eau.
    Hélas ! comment le reprendrai-je
    Mouillé par l’onde du ruisseau ?
    Voilà le courant qui l’entraîne !
    Bel œillet aux vives couleurs,
    Pourquoi tomber dans la fontaine ?
    Pour t’arroser j’avais mes pleurs !

  • Puisque tes jours ne t'ont laissé
    Qu'un peu de cendre dans la bouche,
    Avant qu'on ne tende la couche
    Où ton coeur dorme, enfin glacé,
    Retourne, comme au temps passé,
    Cueillir, près de la dune instable,
    Le lys qu'y courbe un souffle amer,
    - Et grave ces mots sur le sable :
    Le rêve de l'homme est semblable
    Aux illusions de la mer.

  • J'ai laissé de mon sein de neige
    Tomber un oeillet rouge à l'eau.
    Hélas ! comment le reprendrai-je
    Mouillé par l'onde du ruisseau ?
    Voilà le courant qui l'entraîne !
    Bel oeillet aux vives couleurs,
    Pourquoi tomber dans la fontaine ?
    Pour t'arroser j'avais mes pleurs !