Le jeune amant de Flore a déployé ses ailes ;
De ses nouveaux baisers naissent les fleurs nouvelles.
Les satires légers, aux accens du haut-bois,
Soulevent, en riant, les nymphes de nos bois.
Voyez-vous ces tritons, dont les desirs avides
Font bouillonner les flots autour des néréides ?
Ils nagent en cadence, et joignant leurs bras nus,
Agitent...
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Ah, la danse ! La danse
qui fait battre le coeur,
c’est la vie en cadence
enlacée au bonheur.Accourez, le temps vole,
saluez s’il-vous-plaît,
l’orchestre a la parole
et le bal est complet.Sous la lune étoilée
quand brunissent les bois
chaque fête étoilée
jette lumières et voix.Les fleurs plus embaumées
rêvent... -
Gens de l’hospice, entrez en danse,
La vieille mort part en vacances.Voici venir le riche été
Vous jetant l’or de sa santé.
G... -
Au visage de mon squelette
Voici le loup de velours noir,
Le loup où votre lèvre, un soir.
Mit des parfums de violette.Par cette antithèse toujours
Je veux me rappeler, madame,
Le vide aimable de votre âme
Et la vanité des amours.Oh ! je ne me plains pas : la chose
Est trop connue en vérité ;
Mais j’ai quelque peu regretté
... -
Dans les siècles de foi, surtout dans les derniers,
La grand’ danse macabre était fréquemment peinte
Au vélin des missels comme aux murs des charniers.Je crois que cette image édifiante & sainte
Mettait un peu d’espoir au fond du désespoir,
Et que les pauvres gens la regardaient sans crainte.Ce n’est pas que la mort leur fût douce à prévoir ;
... -
Triste de quelque amour perdu,
Rêvant aux délices passées,
J’étais sur la terre étendu
Parmi les bruyères froissées.L’ombre, en vibrant, montait dans l’air,
Des arbres profonds vers la nue,
Et la lune, au bord du ciel clair,
Découvrait son épaule nue.Comme s’accroissait mon émoi
De l’émoi fraternel des choses,
Un rossignol, tout... -
A Ernest Christophe
Fière, autant qu'un vivant, de sa noble stature,
Avec son gros bouquet, son mouchoir et ses gants,
Elle a la nonchalance et la désinvolture
D'une coquette maigre aux airs extravagants.
Vit-on jamais au bal une taille plus mince ?
Sa robe exagérée, en sa royale ampleur,
S'écroule abondamment sur un pied sec que pince
... -
Que j'aime voir, chère indolente,
De ton corps si beau,
Comme une étoffe vacillante,
Miroiter la peau !
Sur ta chevelure profonde
Aux âcres parfums,
Mer odorante et vagabonde
Aux flots bleus et bruns,
Comme un navire qui s'éveille
Au vent du matin,
Mon âme rêveuse appareille
Pour un ciel lointain.
Tes yeux, où rien... -
Des astres tournoyans la danse coustumiere
Cessera d'embrasser du monde la rondeur,
Phebus ira la nuict, et sa nuitale Soeur
De son char brillonnant guidera la carriere.
La flame sans chaleur, l'air privé de lumiere,
Sans fermeté la terre, et l'onde sans froideur,
De leur estre perdront l'efficace vigueur,
Et tout ira confus en la masse premiere....