Au coeur de la moisson dont s’érigent les ors
Quand la clarté se boit, se mange et se respire,
Je suis tes pas aux champs, et longuement j’admire
Le faisceau de santé que dresse et meut ton corps.
Le dur et franc...
Au coeur de la moisson dont s’érigent les ors
Quand la clarté se boit, se mange et se respire,
Je suis tes pas aux champs, et longuement j’admire
Le faisceau de santé que dresse et meut ton corps.
Le dur et franc...
Belle santé,
Qui me reviens après m’avoir quitté,
Voici mon front, mes bras, mes épaules, mon torse
Qui tressaillent une fois encor
À te sentir rentrer et revivre en mon corps
Avec ta force.
Je me détends et je me plais
Au moindre geste que je fais.
Mon pas nerveux et...
Où la province
S’attable, au jour le jour, et boit,
Le bourgmestre est prince,
Mais le brasseur est roi.
Et la chaleur s’active, et les brassins fermentent ;...
La rue énorme et ses maisons quadrangulaires
Bordent la foule et l’endiguent de leur granit
Œillé de fenêtres et de porches, où luit
L’adieu, dans les carreaux, des soirs auréolaires.
Comme un torse de pierre et de métal debout,
Avec, en son mystère immonde,
Le cœur battant et haletant du monde,
Le monument de l’or, dans les...
Les sonnettes dansent à l’huis
Des petites boutiques,
Les sonnettes de la Saint-Guy.
Dans les ruelles,
Les jours de foire et de marché ;
Elles se hèlent et s’interpellent
Depuis l’aube jusqu’au soleil...
Oh ! ces brumes, au long des torpides semaines !
Brumes quand l’aube point, brumes quand vient le soir ;
Tout azur est fané, toute lumière est vaine :
Voici la pluie immense et molle et l’autan noir.
Les fossés gorgés d’eau, les mares croupissantes,
Lentement, lourdement, rongent les sols fendus ;
La ferme semble morte où conduisent les sentes
Et les...
Qui parcourait l’espace d’or, dans la Champagne,
En ces midis d’automne où le pampre reluit
La regardait venir à lui
Comme une impérieuse et tranquille montagne.
Depuis le matin clair jusqu’au tomber du jour
...
Au fond du cœur sacerdotal,
D’où leur splendeur s’érige
— Or, argent, diamant, cristal —
Lourds de siècles et de prestiges,
Pendant les vêpres, quand les soirs
Aux longues prières invitent,
Ils s’imposent les ostensoirs
Dont les fixes joyaux méditent.
Ils conservent, ornés de feu,
Pour l’universelle amnistie,
Le...
Il est des âmes si craintives d’elles,
Qu’elles n’osent aimer l’âme même fidèle,
Venant vers leurs chemins,
Avec la joie, entre ses mains.
Vagues et comme errantes,
Elles n’ont foi qu’en la tristesse
Des implorantes.
En des golfes, elles rêvent et filent,
Au rouet des jours, toujours.
Il est des âmes si...
Je suis celle des reliques mélancoliques
Qui passe, en cette chambre d’or,
Où ce qui vient des morts repose et dort
En des boîtes de soie et des écrins de gloire ;
Je suis celle de leur mémoire
Et je recueille, avec mes lentes mains, le soir,
Les larmes du silence au fond des bijoux noirs.
L’heure est grave et triste en cette fin de...