Par les croupes du mont, le prince valeureux
S’avance avec ses chefs vers le rocher heureux :
Et la crainte qu’il sent d’une seconde perte,
Réveille la douleur qu’il a long-temps soufferte.
Il découvre Arismond, assis sous un ormeau :
Et desja redoutoit un desastre nouveau,
Quand il void la princesse en terre prosternée,
Priant pour le succes...
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Desja de toutes parts la prompte renommée
Répandoit les exploits de la vaillante armée ;
Et l’estonnant progres du prince des françois,
Remplissoit de terreur les cœurs des plus grands rois.
Alaric son rival, redoute la tempeste
Qui doit dans peu de mois éclater sur sa teste.
Et le sage Thierry, regnant sur les romains,
Sent que son sceptre... -
L’astre dont les rayons dorent tout l’univers,
Rendoit le jour aux champs de tenebres couverts ;
Et la nuit, en fuyant sa lumiere feconde,
Alloit de son grand voile obscurcir l’autre monde.
Clotilde, par son zele eloquent et pieux,
Veut destruire par tout l’empire des faux dieux ;
Visite les captifs ; et d’un cœur charitable,
Tasche à consoler... -
La nuit qui fit son cours avant ce jour fameux,
Pour commencer la pompe alluma tous ses feux.
Et la lune, aux apprests fournissant sa lumiere,
Parut en leur faveur plus lente en sa carriere.
Chacun dans le travail monstre une mesme ardeur :
Et le monarque pense à preparer son cœur.
Pour luy, sa sainte epouse à son dieu se presente.
L’amour rend... -
Le soir de ce grand jour, les francs et les gaulois,
Unis sous mesme foy, comme sous mesmes loix,
Pour mieux bénir le ciel de sa grace recente,
Joignirent les transports de leur joye innocente.
De celestes faveurs le grand prince comblé,
S’en ressent dans son ame heureusement troublé.
Enfin le doux repos, apres ses longues veilles,
Succede à la... -
Le camp des goths battu du pluvieux orage,
Prés des feux se ressuye à l’abry d’un bocage,
Tandis qu’avec ses chefs, sur un mont écarté,
Leur roy void le françois par le fleuve arresté.
Comme un loup prés d’un bois, asseuré dans sa fuite,
Des pasteurs éloignez méprise la poursuite,
S’arreste glorieux, tourne ses yeux hagards,
Et sur eux jette... -
Pierre de MarbeufConclusion des beautés d'Amaranthe
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Les Oracles ont cessé ;
Colletet est trépassé.Dés qu’il eut la bouche close,
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Arbres dépouillés de verdure,
Malheureux cadavres des bois,
Que devient aujourd’hui cette riche parure
Dont je fus charmé tant de fois ?
Je cherche vainement, dans cette triste plaine,
Les oiseaux, les zéphirs, les ruisseaux argentés :
Les oiseaux sont sans voix, les zéphyrs sans haleine,
Et les ruisseaux dans leurs cours arrêtés... -
À peine le soleil, au fond des antres sombres ,
Avait du haut des cieux précipité les ombres,
Quand la chaste Diane, à travers les forêts,
Aperçut un lieu solitaire
Où le fils de Vénus et les dieux de Cythère
Dormaient sous un ombrage frais :
Surprise, elle s’arrête ; et sa prompte colère
S’exhale en ce discours, qu’elle adresse tout bas...