Le sensible guerrier, au triste souvenir,
Pousse encor des soupirs qu’il ne peut retenir ;
Et le saint solitaire accompagne ses larmes.
Mais les brillans rayons de ces celestes armes,
Portent, pour leur secours, tant de joye en leur cœur,
Qu’ils allegent enfin l’excés de leur douleur.
Aurele ainsi reprend la force et la parole.
Dans ce cruel...
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Par la vaste forest les sœurs portent leur rage :
D’innocens voyageurs font un triste carnage.
Plus grand est le combat, plus grands sont leurs transports,
Quand la gloire se mesle à leurs cruels efforts.
De sang, de plus en plus, elles sont affamées.
Par tout, de corps meurtris les routes sont semées.
Et chacune souhaite en son cœur inhumain,
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Quand du ciel eut paru la vertu secourable,
Lisois demeura seul dans un sort miserable.
Rien qu’horreur n’entretient ses pensers vagabonds.
De son triste palais la cendre et les charbons,
De sa chere Yoland la fuite surprenante,
Ses gardes renversez, cette audace estonnante,
De son prince irrité les reproches cruels,
Outragent son esprit d’... -
Aurele d’autre-part, animant les gaulois,
A sa haute vaillance égaloit ses explois :
Et heurtoit, échauffant leurs forces redoublées,
De l’Auvergne et des goths les troupes assemblées.
Montan, le vieux hermite, allant par les sillons,
A front suant le cherche entre les bataillons.
Enfin perdant l’haleine, il l’approche, il l’appelle.
Apporte l’... -
Des puissances du nord l’effroyable tempeste
Contre le roy des francs de toutes parts s’appreste.
Auberon en secret forme ses trahisons.
Il tient dé-ja deux chefs dans ses noires prisons ;
Et du prince Arderic il va corrompre l’ame,
Joignant l’espoir d’un sceptre à sa naissante flame.
Mon esprit, luy dit-il, a balancé long-temps,
Admirant de... -
Cependant Sigismond trouve la ville en larmes :
Et croit que chacun plaint la honte de ses armes.
Mais le peuple en soûpirs, mesle une autre douleur
Aux pleurs qu’a fait verser le bruit de son malheur.
Tout accourt au spectacle : il suit la foule émeuë.
Un pitoyable objet soudain frape sa veuë :
Clotilde aux yeux bandez, sur un noir échaffaut,
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Des-ja les deux guerrers, pleins d’une belle audace,
L’un à l’autre opposez sont aux bouts de la place.
Ils fondent l’un sur l’autre, à chevaux élancez,
En mesurant le coup de leurs bois abbaissez.
Ils roidissent tous deux leurs forces ramassées,
Se heurtent, et du choc leurs lances sont froissées.
Nul ne semble ébranlé de ces rudes efforts :
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Clovis avoit passé la plus triste des nuits,
Abbatu de travaux, de veilles, et d’ennuis ;
Et couché sous des pins, dans un morne silence
Voyoit du foible jour l’insensible naissance.
Il entend Aquilon dans les bois écarté,
Qui d’un hannissement salüoit la clarté,
D’un pas libre paissant et sans mords et sans bride :
A qui l’herbe et la nuit,... -
Cependant les demons, dont la rage indomptée
Void que du grand Clovis l’ame est trop irritée
Contre ses dieux trompeurs, chimeres des enfers,
Et que rien ne peut plus l’arrester dans leurs fers ;
Au camp victorieux, sous differens visages,
Viennent des plus grands chefs émouvoir les courages :
Blasment l’amour du roy par des murmures sourds :
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Clovis par les costaux, par les routes des bois,
Cherchoit à rallier les francs et les gaulois.
Par tout il void de loin leur desordre et leur fuite.
Il n’a plus que huit chefs, pour sa fidele suite,
Qui malgré le desastre animent leur valeur,
Voyant le cœur du roy plus grand que son malheur.
Il rencontre une troupe, et Volcade le traistre,
Qui...