Ils sont les chiens de garde énormes de Paris. Comme nous pouvons être à chaque instant surpris, Comme une horde est là, comme l'embûche vile Parfois rampe jusqu'à l'enceinte de la ville, Ils sont dix-neuf épars sur les monts, qui, le soir, Inquiets, menaçants,...
|
I
L'aurore s'allume ; L'ombre épaisse fuit ; Le rêve et la brume Vont où va la nuit ; Paupières et roses S'ouvrent demi-closes ; Du réveil des choses On entend le bruit.
Tout chante et murmure, Tout parle à la fois, ...
|
I
Mets-toi sur ton séant, lève tes yeux, dérange Ce drap glacé qui fait des plis sur ton front d'ange, Ouvre tes mains, et prends ce livre : il est à toi.
Ce livre où vit mon âme, espoir, deuil, rêve, effroi, Ce livre qui contient le spectre de ma vie,...
|
Enfant, on vous dira plus tard que le grand-père Vous adorait ; qu'il fit de son mieux sur la terre, Qu'il eut fort peu de joie et beaucoup d'envieux, Qu'au temps où vous étiez petits il était vieux, Qu'il n'avait pas de mots bourrus ni d'airs moroses, Et qu'il vous...
|
(extrait)
... J'accuse la Misère, et je traîne à la barre Cet aveugle, ce sourd, ce bandit, ce barbare, Le Passé ; je dénonce, ô royauté, chaos, Tes vieilles lois d'où sont sortis les vieux fléaux ! Elles pèsent sur nous, dans le siècle où nous sommes, Du...
|
Ô les tendres propos et les charmantes choses Que me disait Aline en la saison des roses ! Doux zéphyrs qui passiez alors dans ces beaux lieux. N'en rapportiez-vous rien à l'oreille des dieux ?
SEGRAIS.
Vois, cette branche est rude, elle est...
|
Ô altitudo !
Avez-vous quelquefois, calme et silencieux, Monté sur la montagne, en présence des cieux ? Était-ce aux bords du Sund ? aux côtes de Bretagne ? Aviez-vous l'océan au pied de la montagne ? Et là, penché sur l'onde et sur l'immensité, Calme et...
|
Mon père, ce héros au sourire si doux, Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille, Parcourait à cheval, le soir d'une bataille, Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit. Il lui sembla dans l'ombre entendre un...
|
Puisque rien ne t'arrête en cet heureux pays, Ni l'ombre du palmier, ni le jaune maïs, Ni le repos, ni l'abondance, Ni de voir à ta voix battre le jeune sein De nos soeurs, dont, les soirs, le tournoyant essaim Couronne un coteau de sa danse,
Adieu, voyageur...
|
EN PLANTANT LE CHÊNE DES ÉTATS-UNIS D'EUROPE
DANS LE JARDIN DE HAUTEVILLE HOUSE
LE 14 JUILLET 1870
I
Semons ce qui demeure, ô passants que nous sommes ! Le sort est un abîme, et ses flots sont amers, Au bord du noir destin, frères,...
|
|
|