Si vous continuez d'être ainsi toute pâle Dans notre air étouffant, Si je vous vois entrer dans mon ombre fatale, Moi vieillard, vous enfant ;
Si je vois de nos jours se confondre la chaîne, Moi qui sur mes genoux Vous contemple, et qui veux la mort pour...
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Oh! vous aurez trop dit au pauvre petit ange Qu'il est d'autres anges là-haut, Que rien ne souffre au ciel, que jamais rien n'y change, Qu'il est doux d'y rentrer bientôt;
Que le ciel est un dôme aux merveilleux pilastres, Une tente aux riches couleurs, Un...
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Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie. Entre les plus beaux noms leur nom est le plus beau. Toute gloire près d'eux passe et tombe éphémère ; Et, comme ferait une mère, La voix d'un peuple entier les berce en...
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Je ne vois pas pourquoi je ferais autre chose Que de rêver sous l'arbre où le ramier se pose ; Les chars passent, j'entends grincer les durs essieux ;
Quand les filles s'en vont laver à la fontaine, Elles prêtent l'oreille à ma chanson lointaine, Et moi je reste au...
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Elle me dit, un soir, en souriant : - Ami, pourquoi contemplez-vous sans cesse Le jour qui fuit, ou l'ombre qui s'abaisse, Ou l'astre d'or qui monte à l'orient ? Que font vos yeux là-haut ? je les réclame. Quittez le ciel; regardez dans mon âme !
Dans ce ciel...
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Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte, Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte, Et du premier consul, déjà, par maint endroit, Le front de l'empereur brisait le masque étroit. Alors dans Besançon, vieille ville espagnole, Jeté comme la graine au gré de l'...
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Oh ! je fus comme fou dans le premier moment, Hélas ! et je pleurai trois jours amèrement. Vous tous à qui Dieu prit votre chère espérance, Pères, mères, dont l'âme a souffert ma souffrance, Tout ce que j'éprouvais, l'avez-vous éprouvé ? Je voulais me briser le...
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Oh ! laissez-moi ! c'est l'heure où l'horizon qui fume Cache un front inégal sous un cercle de brume, L'heure où l'astre géant rougit et disparaît. Le grand bois jaunissant dore seul la colline. On dirait qu'en ces jours où l'automne décline, Le soleil et la pluie ont...
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Ô ciel ! toute la Chine est par terre en morceaux ! Ce vase pâle et doux comme un reflet des eaux, Couvert d'oiseaux, de fleurs, de fruits, et des mensonges De ce vague idéal qui sort du bleu des songes, Ce vase unique, étrange, impossible, engourdi, Gardant sur lui le...
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Ces femmes, qu'on envoie aux lointaines bastilles, Peuple, ce sont tes soeurs, tes mères et tes filles ! Ô peuple, leur forfait, c'est de t'avoir aimé ! Paris sanglant, courbé, sinistre, inanimé, Voit ces horreurs et garde un silence farouche.
Celle-ci, qu'on...
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