• Fin

    I

    Ainsi d'un peuple entier je feuilletais l'histoire !
    Livre fatal de deuil, de grandeur, de victoire.
    Et je sentais frémir mon luth contemporain,
    Chaque fois que passait un grand nom, un grand crime,
    Et que l'une sur l'autre, avec un bruit sublime,
    Retombaient les pages d'airain.

    Fermons-le maintenant, ce livre formidable....

  •  
    Le grand Niagara s’écoule, le Rhin tombe ;
    L’abîme monstrueux tâche d’être une tombe,
    Il hait le géant fleuve, et dit : j’engloutirai.
    Et le fleuve, pareil au lion attiré
    ...

  • II

    Il tombe. Est-ce fini ? Non, cela recommence.
    On se passe de peuple à peuple la démence ;
    Ce que la France fit, le Teuton le refait.
    Sur l'enclume, où Forbach naguère triomphait,
    L'Allemagne, ouvrier géant dont l'esprit flotte,
    Forge un tyran avec les tronçons d'un despote.
    Est-ce donc qu'on ne peut sortir de l'empereur...

  •  
    Les hommes ont la force, et tout devant eux croule ;
    Ils sont le peuple, ils sont l'armée, ils sont la foule ;
    Ils ont aux yeux la flamme, ils ont au poing le fer ;
    Ils font les dieux ; ils sont les dieux ; ils sont l'enfer ;
    Ils sont l'ombre et la guerre ; on les entend bruire,
    Rugir et triompher ; ils peuvent tout détruire,
    Et, plus hauts et plus...

  • VI

    Ils sont les chiens de garde énormes de Paris.
    Comme nous pouvons être à chaque instant surpris,
    Comme une horde est là, comme l'embûche vile
    Parfois rampe jusqu'à l'enceinte de la ville,
    Ils sont dix-neuf épars sur les monts, qui, le soir,
    Inquiets, menaçants, guettent l'espace noir,
    Et, s'entr'avertissant dès que la...

  •  
    Je m'étais figuré que lorsque cet Etna,
    La Révolution, prit feu, s'ouvrit, tonna,
    Rugit, fendit la terre, et cracha sur le monde
    Sa lave alors terrible et maintenant féconde,
    Que, lorsque, vierge altière et proclamant nos droits,
    L'Idée offrit la guerre au groupe affreux des rois,
    Lorsqu'apparut, hautaine, à travers les fumées,
    Cette Diane, en...

  •  
    Comme elle avait la résille,
    D'abord la rime hésita.
    Ce devait être Inésille... —
    Mais non, c'était Pepita.

    Seize ans. Belle et grande fille... —
    (Ici la rime insista :
    Rimeur, c'était Inésille.
    Rime, c'était Pepita.)

    Pepita... — Je me rappelle !
    Oh ! le doux passé vainqueur,
    Tout le passé, pêle-mêle
    Revient à flots...

  •  
    L’océan me disait : Ô poète, homme juste,
    J’ai parfois comme toi cette surprise auguste
    Qu’il me descend des cieux une immense rougeur ;
    Et je suis traversé tout à coup, ô songeur,
    Par la foudre sublime, irritée et haïe,
    Comme toi par l’esprit sinistre d’Isaïe ;
    Les éclairs sont mes cris, les foudres sont ma voix ;
    Je gronde sur l’écueil comme...

  •                               I

    La foule au seuil d’un temple en priant est venue ;
    Mères, enfants, vieillards gémissent réunis ;
    Et l’airain qu’on balance ébranle dans la nue
          Les hauts clochers de Saint-Denis.
    Le sépulcre est troublé dans ses mornes ténèbres.
          La Mort de ces couches funèbres
          Resserre les rangs incomplets.
    ...

  • XII

    Guerre qui veut Tacite et qui repousse Homère !
    La victoire s'achève en massacre sommaire.
    Ceux qui sont satisfaits sont furieux ; j'entends
    Dire : - Il faut en finir avec les mécontents. -
    Alceste est aujourd'hui fusillé par Philinte.
    Faites.

    Partout la mort. Eh bien, pas une plainte.
    O blé que le destin fauche...