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    My gentle Harp ! once more I waken
    The sweetness ofthy slumbering strain.
    TH. MOORE.

    Ma douce Harpe ! j’éveille encore le charme
    de tes accords endormis.

    Pauvre harpe du barde, au lambris suspendue,
    Tu dormais, dès long-temps poudreuse et détendue.
    D’un souffle vagabond la brise de la nuit
    Sur ta corde...

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    Seconde voix du cœur qui pleure,
    Larme sonore du saint lieu,
    Poésie, harpe intérieure,
    Seule langue qui parle à Dieu !

    Ce roi de la lyre divine,
    A qui le Seigneur en fit don,
    Te pressait contre sa poitrine
    Pour lui dire : « Grâce ! » ou : « Pardon ! »

    Ah! sur tes cordes attendries
    Toute âme humaine a son accent...

  •       Ô pensive Sara, quand ton beau front qui penche,
    Léger comme l’oiseau qui s’attache à la branche,
    Repose sur mon bras, et que je tiens ta main,
    Il m’est doux, sur le banc tapissé de jasmin,
    À travers les rosiers, derrière la chaumière,
    De suivre dans le ciel les reflets de lumière,
    Et tandis que pâlit la pourpre du couchant,
    Que les nuages d’or...

  • LA LYRE

    Dors, ô fils d'Apollon ! ses lauriers te couronnent,
    Dors en paix ! Les neuf Soeurs t'adorent comme un roi ;
    De leurs choeurs nébuleux les Songes t'environnent ;
    La lyre chante auprès de toi !

    LA HARPE

    Éveille-toi, jeune homme, enfant de la misère !
    Un rêve ferme au jour tes regards obscurcis,
    Et pendant ton sommeil, un indigent, ton...

  • Que n'ai-je encor la harpe thracienne,
    Pour réveiller de l'enfer paresseux
    Ces vieux Césars, et les ombres de ceux
    Qui ont bâti cette ville ancienne ?

    Ou que je n'ai celle amphionienne,
    Pour animer d'un accord plus heureux
    De ces vieux murs les ossements pierreux,
    Et restaurer la gloire ausonienne ?

    Pussé-je au moins d'un pinceau plus agile...