Le ciel, aux lueurs apaisées, Rougissait le feuillage épais, Et d'un soir de mai, doux et frais, On sentait perler les rosées.
Tout le jour, le long des sentiers, Vous aviez, aux mousses discrètes, Cueilli les pâles violettes Et défleuri les églantiers....
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Éros m'a frappé d'une tige molle D'oeillets odorants récemment cueillis Il fuit à travers les sombres taillis, À travers les prés il m'entraîne et vole. Sans une onde vive où me ranimer, Je le suis, je cours dès l'aube vermeille ; Mes yeux sont déjà près de se...
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Marbre sacré, vêtu de force et de génie, Déesse irrésistible au port victorieux, Pure comme un éclair et comme une harmonie, O Vénus, ô beauté, blanche mère des Dieux !
Tu n'es pas Aphrodite, au bercement de l'onde, Sur ta conque d'azur posant un pied neigeux,...
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Vous vivez lâchement, sans rêve, sans dessein, Plus vieux, plus décrépits que la terre inféconde, Châtrés dès le berceau par le siècle assassin De toute passion vigoureuse et profonde.
Votre cervelle est vide autant que votre sein, Et vous avez souillé ce...
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Si les chastes amours avec respect louées Éblouissent encor ta pensée et tes yeux, N'effleure point les plis de leurs robes nouées, Garde la pureté de ton rêve pieux. Ces blanches visions, ces vierges que tu crées Sont ta jeunesse en fleur épanouie au ciel ! ...
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Les belles filles aux pressoirs Portent sur leur tête qui ploie, À pleins paniers, les raisins noirs ; Les jeunes hommes sont en joie. Ils font jaillir avec vigueur Le vin nouveau des grappes mûres ; Et les rires et les murmures Et les chansons montent...
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I
Sous les grottes de nacre et les limons épais Où la divine Mer sommeille et rêve en paix, Vers l'heure où l'Immortelle aux paupières dorées Rougit le pâle azur de ses roses sacrées, Je suis née, et mes soeurs, qui nagent aux flots bleus, M'ont bercée en...
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En la trentième année, au siècle de l'épreuve, Etant captif parmi les cavaliers d'Assur, Thogorma, le Voyant, fils d'Elam, fils de Thur, Eut ce rêve, couché dans les roseaux du fleuve, A l'heure où le soleil blanchit l'herbe et le mur.
Depuis que le Chasseur Iahvèh...
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Silencieux, les poings aux dents, le dos ployé, Enveloppé du noir manteau de ses deux ailes, Sur un pic hérissé de neiges éternelles, Une nuit, s'arrêta l'antique Foudroyé.
La terre prolongeait en bas, immense et sombre. Les continents battus par la houle des...
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Sous le rideau lointain des escarpements sombres La lumière, par flots écumeux, semble choir ; Et les mornes pampas où s'allongent les ombres Frémissent vaguement à la fraîcheur du soir.
Des marais hérissés d'herbes hautes et rudes, Des sables, des massifs d'...
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