Larmes aux fleurs suspendues,
Larmes de sources perdues
Aux mousses des rochers creux ;
Larmes d'automne épandues,
Larmes de cors entendues
Dans les grands bois douloureux ;
Larmes des cloches latines,
Carmélites, Feuillantines...
Voix des beffrois en ferveur ;
Larmes, chansons argentines
Dans les vasques florentines
...
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Épiques survivants des vieux âges que hante
Une mystérieuse et lointaine épouvante,
Les Monts dressent au ciel leur tumulte géant.
La terre les vénère ainsi que ses grands prêtres,
Et, dans la hiérarchie éternelle des êtres,
Ils n?ont au-dessus d?eux, les augustes ancêtres,
Que le grand ancêtre Océan.
Le tonnerre leur plaît. Tout le ciel qui s?embrase... -
Hors la ville de fer et de pierre massive,
À l?aurore, le choeur des beaux adolescents
S?en est allé, pieds nus, dans l?herbe humide et vive,
Le coeur pur, la chair vierge et les yeux innocents.
Toute une aube en frissons se lève dans leurs âmes.
Ils vont rêvant de chars dorés, d?arcs triomphaux,
De chevaux emportant leur gloire dans des flammes,
Et d?... -
Dans la chambre paisible où tout bas la veilleuse
Palpite comme une âme humble et mystérieuse,
Le père, en étouffant ses pas, s?est approché
Du petit lit candide où l?enfant est couché ;
Et sur cette faiblesse et ces douceurs de neige
Pose un regard profond qui couve et qui protège.
Un souffle imperceptible aux lèvres l?enfant dort,
Penchant la tête ainsi qu?... -
Mortelle à voir, avec ses yeux diamantins,
Aux pourpres d?un couchant cruel, sous les portiques,
Hérodiade, au lent vertige des cantiques,
Ondule, monotone, en roulis serpentins.
Les colliers ruisselants bruissent, argentins.
Dans l?air ivre, gorgé d?encens asiatiques
Sa robe a des éclairs de gemmes frénétiques ;
Et voici s?écarter ses voiles... -
Conçu dans l?ombre aux flancs augustes de la Terre,
Le Fleuve prend sa vie aux sources du mystère.
Il est le fils des monts déserts et des glaciers ;
Et les vieux rocs pensifs, farouches nourriciers
Du limpide cristal distillé par la voûte,
Dans l?ombre, de longs jours l?abreuvent goutte à goutte,
L?écoutent gazouiller dans son lit de cailloux,
Si faible... -
La chimère a passé dans la ville où tout dort,
Et l?homme en tressaillant a bondi de sa couche
Pour suivre le beau monstre à la démarche louche
Qui porte un ciel menteur dans ses larges yeux d?or.
Vieille mère, enfants, femme, il marche sur leurs corps...
Il va toujours, l?oeil fixe, insensible et farouche...
Le soir tombe... il arrive ; et dès le seuil qu?... -
Vastes Forêts, Forêts magnifiques et fortes,
Quel infaillible instinct nous ramène toujours
Vers vos vieux troncs drapés de mousses de velours
Et vos étroits sentiers feutrés de feuilles mortes ?
Le murmure éternel de vos larges rameaux
Réveille encore en nous, comme une voix profonde,
L?émoi divin de l?homme aux premiers jours du monde,
Dans l?ivresse... -
Cette nuit, tu prendras soin que dans chaque vase
Frissonne, humide encore, une gerbe de fleurs.
Nul flambeau dans la chambre - où tes chères pâleurs
Se noieront comme un rêve en des vapeurs de gaze.
Pour respirer tous nos bonheurs avec emphase,
Sur le piano triste, où trembleront des pleurs,
Tes mains feront chanter d'angéliques douleurs
Et je t'... -
Noire dans la nuit bleue, Agrô vogue, rapide.
Les Chefs, au crépuscule évoquant la maison,
Tristes se sont couché, et dorment. Seul, Jason,
Debout, veille et poursuit son grand rêve intrépide.
La Lyre aux clous de feu brille ; l'ombre est limpide ;
Le silence infini vibre !... Et le fils d'Eson
Emplit de son orgueil immense l'horizon,
Et respire de...