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        J’admirais autrefois les splendides vainqueurs
        Vers qui monte la flamme extatique des cœurs.

        Mais je n’aime aujourd’hui que les vaincues très calmes
        Dont le sang fier ternit la verdure des palmes.

        Moi qui compte à pas lents le chemin du retour,
        J’aimais hier la gloire évidente du jour.

        Mais je sers aujourd’hui la nuit,...

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    LE poète regarde un moment en lui-même :
    Il voit des souvenirs de clairs de lune éteints,
    Des levers de soleil vagues sur des matins,
    Et des jours abolis, pleins de roses qu’il aime…

    Les parfums sont encore, affaiblis, dans son cœur ;
    Les fleurs ont effeuillé lentement leurs pétales ;
    Les rayons ont perdu d’obliques lueurs pâles ;
    Les soirs...

  • IV

    REGARD JETÉ DANS UNE MANSARDE

    I

    L’église est vaste et haute. À ses clochers superbes
    L’ogive en fleur suspend ses trèfles...

  •  
    Quand tu constates les ravages
    Du mal qu’autrefois tu m’as fait,
    Devant cette mer sans rivages,
    Tu sembles rester stupéfait.

    Et de tes paupières baissées,
    Sur moi tombe un regard sans prix,
    Ainsi se croisent nos pensées :
    Tu soupires, moi je souris !

  •  
        Ton regard embusqué sous tes paupières sombres
        Guette… Ton faux regard est là, traîtreusement…
        Il épie, en secret, le passage des ombres
        Dans mes yeux… Il me guette, inexorablement.

        J’ai peur de ce regard sournois… O perfidie
        De ton regard profond et brun, de ton regard !
        Je te vois maintenant différente, étourdie,...

  • L'église est vaste et haute. A ses clochers superbes
    L'ogive en fleur suspend ses trèfles et ses gerbes ;
    Son portail resplendit, de sa rose pourvu ;
    Le soir fait fourmiller sous la voussure énorme
    Anges, vierges, le ciel, l'enfer sombre et difforme,
    Tout un monde effrayant comme un rêve entrevu.

    Mais ce n'est pas l'église, et ses voûtes sublimes,...