• I

    Ah ! c'est un rêve ! non ! nous n'y consentons point.
    Dresse-toi, la colère au coeur, l'épée au poing,
    France ! prends ton bâton, prends ta fourche, ramasse
    Les pierres du chemin, debout, levée en masse !
    France ! qu'est-ce que c'est que cette guerre-là ?
    Nous refusons Mandrin, Dieu nous doit Attila.
    Toujours, quand il...

  • Je ne désire point ces ardeurs qui passionnent.
    Non : elle me sera douce comme l’Automne.
    Telle est sa pureté que je désirerais
    qu’elle eût sur son chapeau des narcisses-des-prés.
    Mais que, si elle doit me donner cette grâce
    que la blanche vertu rend calme et efficace,
    et veiller aux travaux ainsi que la fourmi,
    je la voie au jardin me sourire parmi...

  • Parce que de la viande était à point rôtie,
    Parce que le journal détaillait un viol,
    Parce que sur sa gorge ignoble et mal bâtie
    La servante oublia de boutonner son col,

    Parce que d’un lit, grand comme une sacristie,
    Il voit, sur la pendule, un couple antique et fol,
    Et qu’il n’a pas sommeil, et que, sans modestie,
    Sa jambe sous les draps frôle une...

  • Au premier plan, — un orme au tronc couvert de mousse,
    Dans la brume hochant sa tête chauve et rousse ;
    — Une mare d’eau sale, où plongent les canards
    Assourdissant l’écho de leurs cris nasillards ;
    — Quelques rares buissons où pendent des fruits aigres,
    Comme un pauvre la main, tendant leurs branches maigres ;
    — Une vieille maison, dont les murs mal fardés...

  •  

    ...

  • Jeunesse, adieu ! Car j'ai beau faire,
    J'ai beau t'étreindre et te presser,
    J'ai beau gémir et t'embrasser,
    Nous fuyons en pays contraire.

    Ton souffle tiède est si charmant !
    On est si beau sous ta couronne !
    Tiens ! Ce baiser que je te donne,
    Laisse-le durer un moment.

    Ce long baiser, douce chérie,
    Si c'est notre adieu sans retour,...

  • Le Point du Jour, le point blanc de Paris,
    Le seul point blanc, grâce à tant de bâtisse
    Et neuve et laide et que je t'en ratisse,
    Le Point du Jour, aurore des paris !

    Le bonneteau fleurit " dessur " la berge,
    La bonne tôt s'y déprave, tant pis
    Pour elle et tant mieux pour le birbe gris
    Qui lui du moins la croit encore vierge.

    Il a...

  • Le temps n'a point pâli ta souveraine image :
    Telle qu'un jour d'été, jadis, tu m'apparus,
    Debout, battant du linge au bord d'un sarcophage,
    Je te revois, fille aux bras nus.

    C'est dans une prairie où la chaleur frissonne,
    Où, comme un brasier vert, l'herbe s'incline au vent.
    Un platane robuste à la belle couronne
    T'abrite du soleil brûlant.
    ...

  • Ah ! c'est un rêve ! non ! nous n'y consentons point.
    Dresse-toi, la colère au coeur, l'épée au poing,
    France ! prends ton bâton, prends ta fourche, ramasse
    Les pierres du chemin, debout, levée en masse !
    France ! qu'est-ce que c'est que cette guerre-là ?
    Nous refusons Mandrin, Dieu nous doit Attila.
    Toujours, quand il lui plaît d'abattre un grand empire,...

  • Au point du jour, souvent en sursaut, je me lève,
    Éveillé par l'aurore, ou par la fin d'un rêve,
    Ou par un doux oiseau qui chante, ou par le vent.
    Et vite je me mets au travail, même avant
    Les pauvres ouvriers qui près de moi demeurent.
    La nuit s'en va. Parmi les étoiles qui meurent
    Souvent ma rêverie errante fait un choix.
    Je travaille debout,...