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    Interque cunctos ultimum Deos omen.
    Cucurbitarum ligneus vocor custos.
    Veterum Poet. Catalecta.

    Faudra-t-il donc, comme hier, seul aujourd’hui, demain,
    Toujours, garder ce clos que l’herbe folle encombre
    Où le lupin se meurt près du pâle concombre
    En ce désert qui fut jadis le Champ Romain ?

    Hélas ! je ne...

  • Ecce villicus Venit...
    CATULLE.

    Holà, maudits enfants ! Gare au piège, à la trappe,
    Au chien ! Je ne veux plus, moi qui garde ce lieu,
    Qu'on vienne, sous couleur d'y quérir un caïeu
    D'ail, piller mes fruitiers et grappiller ma grappe.

    D'ailleurs, là-bas, du fond des chaumes qu'il étrape,
    Le colon vous épie, et, s'il vient, par mon pieu !...

  • Hujus nam domini colunt me Deumque salutant.
    CATULLE.

    Respecte, ô Voyageur, si tu crains ma colère,
    Cet humble toit de joncs tressés et de glaïeul.
    Là, parmi ses enfants, vit un robuste aïeul ;
    C'est le maître du clos et de la source claire.

    Et c'est lui qui planta droit au milieu de l'aire
    Mon emblème équarri dans un coeur de tilleul ;
    ...

  • Olim truncus eram ficulnus.
    HORACE.

    A Paul Arène.

    N'approche pas ! Va-t'en ! Passe au large, Étranger !
    Insidieux pillard, tu voudrais, j'imagine,
    Dérober les raisins, l'olive ou l'aubergine
    Que le soleil mûrit à l'ombre du verger ?

    J'y veille. A coups de serpe, autrefois, un berger
    M'a taillé dans le tronc d'un dur figuier d'Égine...

  • Mihi corolla picta vere ponitur.
    CATULLE.

    Entre donc. Mes piliers sont fraîchement crépis,
    Et sous ma treille neuve où le soleil se glisse
    L'ombre est plus douce. L'air embaume la mélisse.
    Avril jonche la terre en fleur d'un frais tapis.

    Les saisons tour à tour me parent : blonds épis,
    Raisins mûrs, verte olive ou printanier calice ;
    Et...

  • Rigetque dura barba juncta crystallo.
    Diversorum Poctarum Lusus.

    Quel froid ! le givre brille aux derniers pampres verts ;
    Je guette le soleil, car je sais l'heure exacte
    Où l'aurore rougit les neiges du Soracte.
    Le sort d'un Dieu champêtre est dur. L'homme est pervers.

    Dans ce clos ruiné, seul, depuis vingt hivers
    Je me morfonds. Ma barbe est...