• Dieu est toujours là

    I

    Quand l’été vient, le pauvre adore !
    L’été, c’est la saison de feu,
    C’est l’air tiède et la fraîche aurore ;
    L’été, c’est le regard de Dieu.

    L’été, la nuit bleue et profonde
    S’accouple au jour limpide et...

  •  
    Baal n’est pas tombé ; son temple,
    Antre du vieux crime immortel,
    Rayonne ; et Baal se contemple
    Et s’adore assis sur l’autel ;
    Il triomphe ; il a dans sa crypte
    La vieille Inde et la vieille Égypte ;
    Baal resplendit au milieu
    Entre l’idole et la momie ;
    Et la sombre terre endormie
    Rêve que ce monstre est son Dieu.

    Les deux...

  • XXXVII

    J’eus toujours de l’amour pour les choses ailées.
    Lorsque j’étais enfant, j’allais sous les feuillées,
    J’y prenais dans les nids de tout petits oiseaux.
    D’abord je leur faisais des cages de roseaux
    Où je les élevais parmi des...

  • XV

    Toujours le même fait se répète ; il le faut.
    Le trône abject s'adosse à l'illustre échafaud ;
    L'aigle semble inutile et ridicule aux grues ;
    On traîne Coligny par les pieds dans les rues ;
    Dante est fou ; Rome met à la porte Caton ;
    Et Rohan bat Voltaire à grands coups de bâton.
    Soyez celui qui lutte, aime, console,...

  • Oh ! dis ! pourquoi toujours regarder sous la terre,
    Interroger la tombe et chercher dans la nuit ?
    Et toujours écouter, penché sur cette pierre
    Comme espérant un bruit ?

    T'imagines-tu donc que ceux que nous pleurâmes
    Sont là couchés sous l'herbe, attentifs à nos pas ?
    Crois-tu donc que c'est là qu'on retrouve les âmes ?
    Songeur, ne sais-tu pas...

  • Aimons toujours ! Aimons encore !
    Quand l'amour s'en va, l'espoir fuit.
    L'amour, c'est le cri de l'aurore,
    L'amour c'est l'hymne de la nuit.

    Ce que le flot dit aux rivages,
    Ce que le vent dit aux vieux monts,
    Ce que l'astre dit aux nuages,
    C'est le mot ineffable : Aimons !

    L'amour fait songer, vivre et croire.
    Il a pour réchauffer le...

  • Sonnez, sonnez toujours, clairons de la pensée.

    Quand Josué rêveur, la tête aux cieux dressée,
    Suivi des siens, marchait, et, prophète irrité,
    Sonnait de la trompette autour de la cité,
    Au premier tour qu'il fit, le roi se mit à rire ;
    Au second tour, riant toujours, il lui fit dire :
    " Crois-tu donc renverser ma ville avec du vent ? "
    À la troisième...