• XX

    Regardez : les enfants se sont assis en rond.
    Leur mère est à coté, leur mère au jeune front
    Qu’on prend pour une sœur aînée ;
    Inquiète, au milieu de leurs jeux ingénus,
    De sentir s’agiter leurs chiffres inconnus
    Dans l’urne de...

  • Fillettes, les fleurs sont écloses,
    Dansez, courons.
    Je suis ébloui par les roses
    Et par vos fronts.

    Chez les fleurs vous êtes les reines ;
    Nous le dirons
    Aux bois, aux prés, aux marjolaines,
    Aux liserons.

    Avec l'oiselle l'oiseau cause,
    Et s'interrompt
    Pour la quereller d'un bec rose,
    Aux baisers prompt.

    Donnez...

  • Les enfants lisent, troupe blonde ;
    Ils épellent, je les entends ;
    Et le maître d'école gronde
    Dans la lumière du printemps.

    J'aperçois l'école entrouverte ;
    Et je rôde au bord des marais ;
    Toute la grande saison verte
    Frissonne au loin dans les forêts.

    Tout rit, tout chante ; c'est la fête
    De l'infini que nous voyons ;
    La...

  • Je prendrai par la main les deux petits enfants ;
    J'aime les bois où sont les chevreuils et les faons,
    Où les cerfs tachetés suivent les biches blanches
    Et se dressent dans l'ombre effrayés par les branches ;
    Car les fauves sont pleins d'une telle vapeur
    Que le frais tremblement des feuilles leur fait peur.
    Les arbres ont cela de profond qu'ils vous montrent...

  • Regardez : les enfants se sont assis en rond.
    Leur mère est à côté, leur mère au jeune front
    Qu'on prend pour une soeur aînée ;
    Inquiète, au milieu de leurs jeux ingénus,
    De sentir s'agiter leurs chiffres inconnus
    Dans l'urne de la destinée.

    Près d'elle naît leur rire et finissent leurs pleurs.
    Et son coeur est si pur et si pareil aux leurs,
    Et sa...

  • Laissez. - Tous ces enfants sont bien là. - Qui vous dit
    Que la bulle d'azur que mon souffle agrandit
    A leur souffle indiscret s'écroule ?
    Qui vous dit que leurs voix, leurs pas, leurs jeux, leurs cris,
    Effarouchent la muse et chassent les péris ? ... -
    Venez, enfants, venez en foule !

    Venez autour de moi. Riez, chantez, courez !
    Votre oeil me jettera...

  • Prenez garde à ce petit être ;
    Il est bien grand, il contient Dieu.
    Les enfants sont, avant de naître,
    Des lumières dans le ciel bleu.

    Dieu nous les offre en sa largesse ;
    Ils viennent ; Dieu nous en fait don ;
    Dans leur rire il met sa sagesse
    Et dans leur baiser son pardon.

    Leur douce clarté nous effleure.
    Hélas, le bonheur est...

  • Grand bal sous le tamarin.
    On danse et l'on tambourine.
    Tout bas parlent, sans chagrin,
    Mathurin à Mathurine,
    Mathurine à Mathurin.

    C'est le soir, quel joyeux train !
    Chantons à pleine poitrine
    Au bal plutôt qu'au lutrin.
    Mathurin a Mathurine,
    Mathurine a Mathurin.

    Découpe comme au burin,
    L'arbre, au bord de l'eau marine,
    ...