Le jour passé de ta douce présence
Fut un serein en hiver ténébreux,
Qui fait prouver la nuit de ton absence
A l'oeil de l'âme être un temps plus ombreux,
Que n'est au Corps ce mien vivre encombreux,
Qui maintenant me fait de soi refus.

Car dès le point,...

En tel suspens ou de non ou d'oui,
Je veux soudain et plus soudain je n'ose.
L'un me rend triste, et l'autre réjoui
Dépendant tout de liberté enclose.
Mais si je vois n'y pouvoir autre chose,
Je recourrai à mon aveugle juge.
Réfrénez donc, mes yeux, votre déluge...

Au moins toi, claire et heureuse fontaine,
Et vous, ô eaux fraîches et argentines,
Quand celle en vous - de tout vice lointaine -
Se vient laver ses deux mains ivoirines,
Ses deux soleils, ses lèvres corallines,
De Dieu créées pour ce monde honorer,
Devriez...

Tout le repos, ô nuit, que tu me dois,
Avec le temps mon penser le dévore :
Et l'horloge est compter sur mes doigts
Depuis le soir jusqu'à la blanche Aurore.
Et sans du jour m'apercevoir encore,
Je me perds tout en si douce pensée,
Que du veiller l'âme non...

I

Dans son jardin Vénus se reposait
Avec Amour, sa douce nourriture,
Lequel je vis, lorsqu'il se déduisait,
Et l'aperçus semblable à ma figure
Car il était de très basse stature,

Moi très petit ; lui pâle, moi transi.
Puisque pareils nous...

(près laquelle, jadis, habita Pétrarque)

Quiconques voit de la Sorgue profonde
L'étrange lieu, et plus étrange source,
La dit soudain grand merveille du monde,
Tant pour ses eaux que pour sa raide course.
Je tiens le lieu fort admirable, pour ce
Qu'on...

Si tu t'enquiers pourquoi sur mon tombeau
On aura mis deux éléments contraires,
Comme tu vois être le feu et l'eau
Entre éléments les deux plus adversaires :
Je t'avertis qu'ils sont très nécessaires
Pour te montrer par signes évidents
Que si en moi ont été...

Tant je l'aimais qu'en elle encor je vis
Et tant la vis, que malgré moi, je l'aime
Le sens, et l'âme y furent tant ravis,
Que par l'Oeil fault, que le coeur la désaime.

Est-il possible en ce degré suprême
Que fermeté son oultrepas révoque ?

Tant fut...

Plutôt seront Rhône et Saône disjoints,
Que d'avec toi mon coeur se désassemble :
Plutôt seront l'un et l'autre mont joints,
Qu'avecques nous aucun discord s'assemble :
Plutôt verrons et toi et moi ensemble
Le Rhône aller contremont lentement,
Saône monter très...

L'heureuse cendre autrefois composée
En un corps chaste, où vertu reposa,
Est en ce lieu, par les Grâces posée,
Parmi ses os, que beauté composa.

Ô terre indigne ! en toi son repos a
Le riche étui de cette âme gentille,
En tout savoir sur toute autre...