Ô vieux marcheur, épuisé devant l’âge,
Amant volage,
De mes amis,
Toi qui pendant quarante ans, sur facture,
De...
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Gens de l’hospice, entrez en danse,
La vieille mort part en vacances.Voici venir le riche été
Vous jetant l’or de sa santé.
G... -
Un Christ en croix, saignant, maigre, pâle, livide.
Il est seul, déserté de tous ; le ciel est vide :
Ce ciel qu’il évoquait d’un regard éperdu :
Ne s’est pas entr’ouvert et n’a rien répondu :
Et ce Christ est-il mort dans l’angoisse suprême,
Ayant douté de nous, de douter de Dieu même ? -
Sous les abris pompeux des hautes colonnades,
Et dans les carrefours bruyants du vieux Paris,
Que j’ai suivi de fois vos lentes promenades,
Logogriphes vivants, sphinx par moi seul compris !La foule en vous voyant s’écarte méprisante,
Car vos habits sont vieux, et vos manteaux usés,
Mais moi, je vous observe et je me représente
Les drames qu’ont... -
LES PETITS VIEUX
En mon pays, au bord d’une route, deux saules tordus et rabougris se penchent l’un vers l’autre, comme s’ils...Son grand cœur orageux tonnait en ses paroles
Et ceux qui l’écoutaient se taisaient devant lui.Il n’importait que l’hyperbole
Enflât parfois de son vain bruit
Ce qu’il disait, les soirs des...Voici le banc de bois, près des roses trémières,Où le soleil, par les après-midi légers,
Est bon à boire et à manger
Comme du pain et du vin de lumière.Il est luisant et vieux ; il semble las ;
Il domine la route et les plaines, là-bas,
Où respirent dans l’or les blés hauts et fragiles.
La Lys, avec ses joncs que...— Par quels chemins de gloire et de martyre,
Par quel steppe qui gèle ou quel désert qui bout,
Dites, arrivez-vous vers nous,
Notre-Dame des vieux empires ?— Je sais le cœur humain depuis qu’il s’est tordu,
Une première fois, dans les poings de la haine ;
Le sol n’était encor qu’un bloc de terre ardu,
Seule, l’orge sauvage embroussaillait les plaines...Le vieux mur est usé et ploie ainsi qu’un homme ;Jadis il se chargeait d’un poids rouge de pommes :
Un espalier géant s’attachant à ses clous.
Il défiait le gel, la pluie et les vents fous ;
L’été, quand le travail des champs bout et halète,
Luisaient au plein soleil ses tuiles violettes.
Et le grain de sa brique était...Tant de soupçons griffus leur entaillent l’esprit,Qu’ils ne croient jamais d’emblée
Ce qu’une langue humaine à leur oreille dit,
Même sous les nuits étoilées.Ils vivent lents, muets, compliqués et retors,
Dans la lésine et dans l’envie,
Les yeux hallucinés par le maigre fil d’or
Que mêle à ses trames leur vie....