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    Gens de l’hospice, entrez en danse,
    La vieille mort part en vacances.

    Voici venir le riche été
    Vous jetant l’or de sa santé.

     
    G...

  • LES PETITS VIEUX

    En mon pays, au bord d’une route, deux saules tordus et rabougris se penchent l’un vers l’autre, comme s’ils...
  • Son grand cœur orageux tonnait en ses paroles
    Et ceux qui l’écoutaient se taisaient devant lui.

    Il n’importait que l’hyperbole
    Enflât parfois de son vain bruit
    Ce qu’il disait, les soirs des...

  • Voici le banc de bois, près des roses trémières,

    Où le soleil, par les après-midi légers,
    Est bon à boire et à manger
    Comme du pain et du vin de lumière.

    Il est luisant et vieux ; il semble las ;
    Il domine la route et les plaines, là-bas,
    Où respirent dans l’or les blés hauts et fragiles.
    La Lys, avec ses joncs que...

  • — Par quels chemins de gloire et de martyre,
    Par quel steppe qui gèle ou quel désert qui bout,
    Dites, arrivez-vous vers nous,
    Notre-Dame des vieux empires ?

    — Je sais le cœur humain depuis qu’il s’est tordu,
    Une première fois, dans les poings de la haine ;
    Le sol n’était encor qu’un bloc de terre ardu,
    Seule, l’orge sauvage embroussaillait les plaines...

  • Le vieux mur est usé et ploie ainsi qu’un homme ;

    Jadis il se chargeait d’un poids rouge de pommes :
    Un espalier géant s’attachant à ses clous.
    Il défiait le gel, la pluie et les vents fous ;
    L’été, quand le travail des champs bout et halète,
    Luisaient au plein soleil ses tuiles violettes.
    Et le grain de sa brique était...

  • Tant de soupçons griffus leur entaillent l’esprit,

    Qu’ils ne croient jamais d’emblée
    Ce qu’une langue humaine à leur oreille dit,
    Même sous les nuits étoilées.

    Ils vivent lents, muets, compliqués et retors,
    Dans la lésine et dans l’envie,
    Les yeux hallucinés par le maigre fil d’or
    Que mêle à ses trames leur vie....

  • En sarrau bleu, en jupon noir,
    Couple rêche, le vieux, la vieille,
    Les Dimanches, avant le soir,
    Vont voir leurs fils qui les surveillent.

    Ils ont, à deux, cent cinquante ans ;
    Ratatinée, elle l’est toute ;
    Mais lui martèle encor la route
    D’un pas sonnant, comme un battant.

    Ils font leur lente promenade
    En bons époux, en bons chrétiens ;...

  • L'hiver, les chênes lourds et vieux, les chênes tors,
    Geignant sous la tempête et projetant leurs branches
    Comme de grands bras qui veulent fuir leur corps,
    Mais que tragiquement la chair retient aux hanches,

    Semblent de maux obscurs les mornes recéleurs ;
    Car l'âme des pays du Nord, sombre et sauvage,
    Habite et clame en eux ses nocturnes douleurs
    Et...

  • Dans les bouges fumeux où pendent des jambons,
    Des boudins bruns, des chandelles et des vessies,
    Des grappes de poulets, des grappes de dindons,
    D'énormes chapelets de volailles farcies,
    Tachant de rose et blanc les coins du plafond noir,
    En cercle, autour des mets entassés sur la table,
    Qui saignent, la fourchette au flanc dans un tranchoir,
    Tous ceux...